Les récents attentats à Paris ont permis de dévoiler quelques caractérisituqes ancrées la société actuelle, à mon sens.
D’abord, la relativité extraordinaire de la valeur de chaque individu ! Il est vrai que quand c’est envers un membre de notre peuple qu’est dirigé un acte mettant en danger sa vie, c’est normal et acceptable (un peu comme le chien qui mord un homme), alors que lorsqu’un acte terroriste menace des « français innocents », cela est impardonnable, et engendre une coalition internationale contre le « Mal » (l’homme qui mord…).
Toutefois, ô humanistes, si nous ne parvenons pas à vous convaincre de l’équivalence de la valeur de la vie d’un « simple français » par rapport à celle d’un Juif commun (surtout depuis la Shoah), pourquoi n’êtes-vous pas gênés par le fait que, deux semaines avant les attentats de Paris, un autre attentat a coûté la vie à plus encore d’étudiants en Afrique du Sud – et qu’aucune entreprise de représailles internationales n’a été envisagée ? Et que dire des Syriens tués par centaines de milliers pour des raisons assez incompréhensibles (toutefois : « Et il sera un sauvage homme »…).
Les Français seraient-ils plus « innocents » que les autres ?
Puis, quand ces attentats parisiens reposent tout de même sur une vengeance de la part des gens de Daech face aux attaques françaises subies en Syrie, divers hommes politiques européens ont commis, chacun de son côté, de belles bourdes, des lapsus linguae (des erreurs de langage, dévoilant l’inconscient profond, Freud dixit).
La ministre des Affaires Etrangères suédoise, Margot Wallström, ne s’est pas gênée de relier « le désarroi national palestinien » à ces attaquent de Daech en France – revendication que ce groupe terroriste lui-même n’a jamais exprimée.
Le ministre de l’Intérieur anglais, Theresa May, trouve que ces attentats ne sont en rien reliés à l’islam. Pourtant, ces intouchables citoyens qui ont commis ces crimes semblent bien être d’apparence musulmane, et crient pourtant tout fort leur appartenance à Daech. Silence.
Dermot Ahern, un ministre irlandais, bat les records : « Daech émerge du conflit israélo-palestinien… C’est la source de tous les problèmes de cette partie du monde… »
Mais John Kerry se place en assez bonne position dans le cadre des expressions démesurées énoncées ces temps-ci, accordant à l’attentat contre Charlie-Hebdo « une certaine dose de réalisme ». Il est vrai que ce journal avait osé s’en prendre à l’islam et à Mohamed (ajoutons : au Judaïsme, à la pudeur et à bien d’autres notions importantes à nos yeux), mais, monsieur le Président du Département d’État (équivalent américain du ministère des Affaires étrangères), est-ce une raison suffisante pour que l’on massacre ces journalistes ? En tout cas, aux yeux d’une Nation éclairée telle que celle que vous avez l’honneur de servir ?
Il me sera difficile de ne pas terminer avec quelques remarques astucieuses entendues dans le pays.
Israël devrait vendre à la France ses brevets déposés : « neutraliser » les terroristes (bien que cette fois-ci également les policiers français aient l’air de savoir user de ces manières toutefois quelques peu barbares) et de ne pas hésiter à détruire les maisons des parents des terroristes.
D’autres ont suggéré, avec une certaine dose d’humour noir, que la France s’asseye enfin avec ces gens et entreprenne une négociation sur les quartiers déjà occupés par les musulmans à Paris et ailleurs, puis arrive à un accord sur la division de Paris en deux, deux capitales pour deux peuples. Le résultat serait certainement encourageant pour l’avenir…
I.B., Jérusalem