Des journalistes israéliens ont tu des informations à décharge pour Netanyahou

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Affaire des sous-marins: des journalistes israéliens ont volontairement tu des informations à décharge pour Binyamin Netanyahou

La compagnie GraphTech Ltd, qui produit notamment des électrodes en graphite, aurait selon Benny Gantz et consorts été en relation commerciale avec ThyssenKrupp AG en lui fournissant ces éléments nécessaires à la fabrication de l’acier utilisé pour les sous-marins. L’achat par Israël de sous-marins allemands aurait donc fait grimper également les actions GrafTech Ltd, ce qui aurait permis à Binyamin Netanyahou de faire un bénéfice de 16 millions de shekels. D’où l’accusation-choc lancée avec force par Benny Gantz avec l’équation simpliste : « Netanyahou a empoché 16 millions de shekels grâce à l’achat des sous-marins allemands » !

Cette grave accusation, qui se rajoute à celle de « trahison » liée à l’accord de Binyamin Netanyahou à la vente de sous-marins allemands à l’Egypte, fait les titres des médias depuis deux jours, malgré les explications précises du Premier ministre et notamment son rappel que la vente de ses actions avait précédé de quelques années la signature des contrats d’achats des sous-marins allemands.

Arel Segal

Mais depuis dimanche matin, il y a du nouveau, grâce à la vérification qu’a effectuée en Allemagne le journaliste Arel Segal. Ce dernier a écrit à la direction du groupe ThyssenKrupp AG pour en avoir le cœur net, et savoir si oui ou non la société GraphTech Ltd dans laquelle Binyamin Netanyahou avait possédé des actions était en relations commerciales avec le groupe allemand. La réponse du porte-parole de ThyssenKrupp AG a été claire : « Il n’y a aucun lien commercial entre Graftech Ltd et les chantiers navals dépendant de notre groupe ». Mais il y a plus grave : en préambule de la réponse détaillée adressée à Arel Segal, le porte-parole de ThyssenKrupp AG s’étonne : « Vous n’êtes pas le premier journaliste israélien à nous poser la même question. Mais nous vous donnerons la même réponse que celle donnée à vos confrères… ». Autrement dit, des journalistes israéliens s’étaient déjà adressés directement à ThyssenKrupp dans l’espoir d’obtenir de quoi accabler le Premier ministre. Ils ont été déçus, mais ils n’ont rien dit, délibérément, afin de laisser s’installer cette nouvelle accusation de corruption, particulièrement perverse, sur un enrichissement personnel du Premier ministre sur le compte de la sécurité nationale.

Le directoire du parti Bleu-Blanc aidé par les grands médias veut finir la campagne électorale en fixant un ordre du jour salissant au maximum le Premier ministre et le faisant apparaître comme un homme corrompu jusqu’à l’os, et qui n’hésite pas à brader la sécurité nationale dans le but de s’enrichir.

Photo Kobi Gideon / Flash 90

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