Décès de rav Chemouel Auerbach zatsal

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Ce Chabbath, parachath Tetsavé, est décédé à Jérusalem le rav Chemouel Auerbach zatsal, des suites d’un arrêt cardiaque. Il avait 86 ans.

Il était l’une des personnalités marquantes du monde des Yechivoth, dirigeant la Yechivath Ma’aloth haTora située dans le quartier de Cha’aré ‘Hessed, à Jérusalem, mais aussi apportant conseil à de nombreuses personnes et institutions. Ces dernières années, il a été la personnalité fondatrice du groupe dit « Hapéleg hayerouchalmi ».

 

Le rav Chemouel Auerbach zatsal est né en 1931 à Jérusalem, fils aîné du rav Chelomo Zalman Auerbach zatsal, l’un des grands décisionnaires de son temps et le roch Yechiva de la Yechivath Kol Tora.

Son sandak était le rav Avraham Yits’hak Kook zatsal.

Dès sa jeunesse, rav Chemouel était connu pour sa grande assiduité et ses hautes capacités en étude de la Tora. Déjà alors il a été appelé à enseigner dans diverses Yechivoth, dont celle de Itri.

Il s’est marié avec Ra’hel Pakcher, qui est décédée en 1990. Ils n’ont pas eu d’enfants.

En 1982, il a fondé la Yechivath Ma’aloth haTora, qui a pris une place d’importance parmi les diverses Yechivoth du pays et attirait de nombreux jeunes désirant s’approcher d’un roch Yechiva important et marquant, en particulier parmi les jeunes d’un âge plus avancé.

 

Dès 2003, il a été appelé à prendre part à la vie politique du pays par le biais des hautes institutions rabbiniques des partis orthodoxes.

Après le décès de rav Eliachiv zatsal en 2012, le rav Auerbach a été à l’origine d’une scission dans le monde orthodoxe, fondant le « Hapéleg hayerouchalmi » qui s’est séparé du tronc général du Judaïsme orthodoxe représenté par l’Agoudath Israël et Déguel haTora. Alors a été fondé un journal représentant cette tendance, le « Hapéless ». Un parti politique a également été fondé sous le nom de « Ets », ou « Miflagath Bené Tora », et il est parvenu à avoir un représentant à la mairie de Jérusalem.

Le rav Auerbach a suivi une position plus extrémiste que les autres dirigeants orthodoxes dans de nombreux domaines, en particulier en ce qui concerne les divers centres universitaires destinés au monde orthodoxe ; il luttait également contre la possibilité qu’exigeait d’avoir le ministère de l’Education nationale dans les programmes des écoles orthodoxes, mais surtout il considérait que les démarches effectuées par les députés orthodoxes pour obtenir un sursis de service militaire étaient par trop faibles, et pensait qu’à l’intérieur des bureaux de recrutement on tentait par trop de convaincre ces jeunes à s’enrôler. Il a indiqué aux jeunes le suivant de ne pas se présenter aux centres d’incorporation, même pour obtenir le sursis normal, mais de devenir des insoumis. De là, de nombreux jeunes ont été jetés en prison, ce qui a engendré de grandes manifestations, et de nouvelles incarcérations. Ces derniers temps, les tribunaux militaires ont alourdi les peines frappant ces jeunes, ce qui semble avoir fini par calmer le jeu, d’autant plus que, finalement, ces longs séjours en prison ne sont pas faits pour apporter une amélioration spirituelle de ces jeunes.

Récemment, c’est en faveur de la défense de l’enrôlement des jeunes filles que ce groupe s’est mis à l’œuvre, via de nombreuses manifestations.

La position des dirigeants de la communauté orthodoxe est différente : même si le sujet de l’enrôlement des jeunes des Yechivoth est de temps à autre remis en question par les hommes politiques et par la cour suprême, le fait est toutefois que le sursis est accordé sans problème dans la plupart des cas (sauf en particulier des jeunes en situation spéciale, comme les français nés en Israël et partis par la suite à l’étranger, dans lesquels cas il faut en effet savoir à qui s’adresser pour ne pas être enrôlé quand on étudie la Tora). Pour les jeunes filles également, celles qui émanent du public religieux n’ont en fait rien à craindre ; en revanche, le problème se pose avec des jeunes filles non religieuses qui se déclarent de manière fausse respecter la Tora, et s’avèrent après coup avoir menti.

Tout ceci a évidemment engendré un grand flottement entre les groupes, en particulier à la Yechivath Ponievezh et celle de Lomzé à Ashdod, quand une partie de leurs cadres ont rejoint le rav Auerbach (bien que la scission dans cette première Yechiva date déjà d’avant).

Rav Aharon Lev Steinmann zatsal était évidemment très fortement opposé à ces conduites, ainsi que rav ‘Hayim Kanievski שליט »א לארי »ט.

 

Le rav Auerbach zatsal était l’une des hautes personnalités du judaïsme de Tora en Terre sainte, et sa disparition frappe de plein fouet le groupe qui s’était formé autour de lui, ainsi que l’ensemble du monde de la Tora.

Il a fait paraitre un livre sur le traité Ohaloth du nom de Darké Chemouel, ainsi qu’un livre d’interventions sur le plan moral du nom de Ohel Ra’hel.

 

L’enterrement aura lieu dimanche à 11 h, en partance de l’internat de sa Yechiva, où il avait un appartement.

 

 

 

 

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