De la recomposition de l’horizon politique dans le pays

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Après trois passages aux urnes durant les deux dernières années, sans parvenir à un résultat vivable, sans parler du dernier tour qui s’est soldé finalement par une réelle catastrophe humaine et politique, nous voici devant une nouvelle épopée, qui, dès maintenant, se présente comme étant encore plus hypothétique sur le plan des résultats et de l’équilibre du pays ! Plus que jamais le sentiment de personnes religieuses est qu’il est très grand temps que l’Eternel prenne les choses en main sans intermédiaire, directement, car le système humain n’est plus en mesure d’amener à une gestion saine et juste de la chose publique, avec la venue du Machia’h !

Parlons des faits, et parlons du fond (vous savez, allons, nous voulons dire : des idéologies qui sous-tendent les partis et les gens ; mais si, cela existait dans le temps !).

Les faits sont là, et ils sont assez remarquables : alors que les fois précédentes c’étaient les mêmes gens et les mêmes groupes qui se présentaient, avec insistance et solidité, même ce groupe hétérogène qui s’appelait Ka’hol Lavan, là, tant dans la Gauche que dans la Droite, tout s’effondre, change, se récompose.

La Gauche vit un grand moment, avec la décomposition de ce groupe éphémère qui s’était uni autour de Gantz : Achkenazi abandonne la vie politique, Nissenkern rejoint un nouveau parti, celui fondé là par Huldaï, le maire sortant de Tel Aviv, connu pour son anti-religiosité et son libéralisme. Le Parti travailliste semble ne plus devoir exister. Lapid et Lieberman déploient de nombreux efforts pour rester sur la scène.

Du côté Droite, le Likoud reste assez fort, et évidemment également les partis religieux, mais Yemina perd du punch, bien que Bennet ait annoncé avec fracas qu’il se présentait au poste de Premier ministre, chapeau, mais le départ de Sa’ar du Likoud a provoqué de grands remous. La grande question est de savoir où ce dernier se positionne. Il ne cherche pas tellement à répondre à cette question, puisque s’il le disait, il se refermerait sur une case trop précise de l’échiquier, et perdrait énormément de poids. C’est l’énigme de la présente campagne, quand Sa’ar, qui est religieux et qui a un passé respectable dans ce domaine (empêchant par exemple les boutiques d’ouvrir le Chabbath à Tel Aviv, et étant assez proche des grands rabbanim), évite de répondre aux questions dans ce domaine. Il espére évidemment attraper les nigauds qui proclament « Tout, sauf Bibi », sans trop poser plus de questions.

Que fera Sa’ar en fin de parcours ? Et combien de voix va-t-il réussir à collecter ? Selon les sondages, moins que Bibi, et il resterait justement le parti qui peut décider de l’avenir du pays !

Et là, se pose la grande question : est-ce que Sa’ar, dans son jeu « Tout sauf… », sera prêt à s’allier aux partis multiples de la Gauche, qui chantent le même refrain, à savoir le nouveau parti de ‘Houldaï (ah, pardon : « Les Israéliens », tel est le nom de son parti, pas moins), Lapid, Lieberman et compagnie, et donc aller contre sa propre conviction religieuse, ou alors va-t-il finalement se rabattre sur une alliance (naturelle il faut le dire) avec Netaniahou et les orthodoxes ? Lieberman a déjà prophétisé que telle sera l’issue de la chose. Peut-être. Mais en tout cas, il faut prier l’Eternel pour qu’Il nous aide à sortir de ce nouveau « plonter » (vous vous souvenez : c’est le mot yiddish importé pour décrire la situation en Israël sur le plan politique – quelle vengeance…).

Mais sur le fond, quelle désolation ! Plus de Gauche et plus de Droite, un pays tout entier divisé sur la grande et philosophique question de oui Bibi, non Bibi ! C’est vrai, il faut le reconnaitre, mais à notre grand regret, que les questions du respect des lois juives font également l’objet d’une certaine division (encore que par exemple un Ofer Shéla’h qui s’est séparé de Yech ‘Atid déclare ouvertement que c’en est fini avec les excommunications contre les orthodoxes, ce qui est encourageant – mais est-ce que Shéla’h sera présent dans la prochaine composition de la Knesset ? Cela n’est pas évident), mais il faut espérer que cette division ne sera pas trop sensible lors de la campagne qui nous attend (et cela n’est pas garanti…).

Certains le garantissent déjà : si le Likoud arrive à 30 sièges, les orthodoxes à 18, on n’ira pas loin. Ou plutôt si : vers le 5e tour des élections, mais en 3 ans. C’est déjà un progrès…

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