Clara Billeke Villa Lobos , une artiste chilienne de 81 ans, qui se trouvait au Musée juif de Belgique lors de l’attentat le 24 mai 2014, a qualifié cette attaque d’« ignoble ». « Je n’arrive pas à comprendre un acte pareil« , a-t-elle dit vendredi devant la cour d’assises de Bruxelles. L’artiste s’est constituée partie civile au procès, dans lequel Mehdi Nemmouche et Nacer Bendrer sont accusés d’être auteur et co-auteur de l’attentat.
Le témoin a raconté que, le 24 mai 2014, elle était venue visiter avec une amie l’exposition que cette dernière avait conçue au Musée juif, rue des Minimes à Bruxelles. Toutes deux devaient ensuite dîner avec Alexandre Strens, employé du musée et victime de l’attaque. « Nous avons entendu des coups de feu très très forts. J’ai toujours une appréhension quand j’entends des coups de feu parce que, dans mon pays, au Chili, j’ai échappé à la dictature. Mais je sais ce qu’il s’y est passé. Je ne peux pas entendre des coups de feu sans penser à la mort« , a-t-elle dit.
« Je ne pouvais imaginer qu’il s’agissait d’un attentat »
« Lorsque nous sommes descendues vers le rez-de-chaussée, un policier nous a empêchées de sortir. Nous avons attendu jusqu’à 22 h 00 environ avant de pouvoir sortir. Ensuite, je me suis sentie en danger. On se dit qu’à quelques secondes près, on aurait pu y passer aussi », a raconté la témoin. « Aujourd’hui, ma vie est suspendue au-dessus de quelque chose qui n’est pas résolu. Quelqu’un se donne le droit de générer la mort d’autrui, comme ça. Je n’arrive pas à comprendre un acte pareil. Ma vie a été chamboulée« , a-t-elle déclaré, très émue.
Clara Billeke Villa Lobos (81 ans) survivante de l’attaque au Musée juif de Bruxelles, enchaîne: « Quand j’ai entendu les coups de feu, j’ai sursauté. Je ne pouvais imaginer qu’il s’agissait d’un attentat. » Lorsque les coups de feu ont été tirés Clara Billeke Villa Lobos était en train de visionner une courte séquence vidéo à l’aide d’un casque audio. Elle pensait que les détonations provenaient de la séquence vidéo. « Je me cachais à moi-même qu’il se passait quelque chose de grave (…). A peu de chose, on y passait. Quelqu’un m’a dit ‘bon, vous êtes vivante’. Mais quand j’y pense, 4 morts pour me sentir vivante ? C’est trop. Un seul mort suffisait pour dire qu’il s’agissait d’un attentat, surtout avec la manière dont cela a été fait », poursuit en larmes la victime. Quant à Mehdi Nemmouche, présent dans la même salle qu’elle en ce jour de procès, elle estime « qu’il gagnerait à dire la vérité. »