Le chancelier autrichien en visite en Israël: « Nous avons mis trop de temps à admettre notre rôle d’auteur dans l’Holocauste »

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Le chancelier autrichien Sebastian Kurz et le survivant de la Shoah Victor Klein à Yad Vashem.

 

Le chancelier autrichien Sebastian Kurz, âgé seulement de 31 ans (le plus jeune dirigeant du monde), est arrivé dimanche en Israël, pour son premier voyage dans l’Etat hébreu depuis qu’il a remporté les élections législatives autrichiennes du 15 octobre 2017. En rassemblant 31,7 % des suffrages Sebastian Kurz, chef de file des conservateurs autrichiens de l’ÖVP a du former une coalition avec le parti d’extrême-droite FPÖ, pour réussir à gouverner.

Et comme la réalité dépasse souvent la fiction, le dirigeant autrichien, garantissant que son gouvernement est « le plus pro-Israël » que l’Autriche ait jamais connu, a affirmé hier que son pays avait attendu trop longtemps avant d’être «honnête» à propos de son implication «en tant qu’auteur» dans l’Holocauste.

Le chancelier autrichien Sebatian Kurz qui a multiplié les gestes d’amitié envers Israël au cours de son déplacement du 10 au 12 juin dans le pays, est le chef du parti conservateur ÖVP mais s’est pourtant allié avec le parti d’extrême droite FPÖ pour former son gouvernement. Rappelons que le parti FPÖ est né après la Seconde guerre mondiale et  compte d’anciens nazis parmi ses fondateurs. Ce rapprochement avait suscité l’inquiétude des grandes organisations juives dans le monde, ainsi que la méfiance du gouvernement israélien qui refuse toujours de travailler avec les ministres du FPÖ  mais qui a toutefois décidé de maintenir ses relations avec l’Autriche.

Alors, au cours de sa visite officielle, Sebatian Kurz a tout fait pour faire oublier son alliance gouvernementale avec le parti d’extrême droite FPÖ. Le chef du gouvernement autrichien a  débuté dimanche son voyage en Israël avec une visite au mémorial Yad Vashem à Jérusalem puis une visite surprise au Mur des Lamentations dans la Vieille Ville, un geste loin d’être anodin puisque c’est la première fois qu’un dirigeant européen se rend sur le lieu de prière le plus saint du judaïsme.

Lors d’un rassemblement hier à Jérusalem, Sebatian Kurz s’est adressé au Comité juif américain en évoquant une implication de son pays sans équivoque dans l’Holocauste notamment  le refus des dirigeants autrichiens pendant des dizaines d’années de reconnaitre le rôle de l’Autriche dans le génocide des Juifs: « Souvenir signifie aussi admettre la vérité, à cette époque, beaucoup d’Autrichiens soutenaient le système qui a tué plus de six millions de Juifs en Europe et au-delà », a déclaré Kurz.

L’Autriche, a reconnu Kurz, n’était pas simplement la victime de l’expansionnisme allemand, mais a été elle-même un des auteurs de ce drame: « Il a fallu longtemps à l’Autriche pour être honnête sur son passé, nous devons réaliser que l’Autriche n’était pas seulement une victime, mais aussi un auteur ». Avant d’ajouter: « Ceux qui se sont rassemblés en grand nombre à Vienne en mars 1938 n’étaient pas des victimes … ceux qui ont regardé et participé, quand leurs voisins ont été volés, jetés et assassinés n’ont pas été victimes. Et ceux qui ont commis le terrible massacre de Juifs n’ont pas été victimes du tout ».

 

Tel-Avivre

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