L’attentat survenu le 3 juin en plein centre de la capitale britannique a eu lieu devant de très nombreux témoins. Ils racontent les scènes de panique auxquelles ils ont assisté, ainsi que les meurtres et l’atmosphère « terrifiante » sur place.
Le 3 juin, en à peine quelques minutes, ce qui devait être un samedi soir festif dans la capitale britannique s’est transformé en cauchemar, après l’attentat meurtrier perpétré par trois hommes à l’aide d’une camionnette et de couteaux.
Plusieurs témoins oculaires racontent avoir vu une fourgonnette aux couleurs de l’entreprise de location automobile Hertz accélérer sur le pont de Londres. Selon Holly Jones, journaliste à la BBC présente sur les lieux au moment du drame, le véhicule serait monté en quelques secondes jusqu’à 80 km/h. « On a d’abord cru à un accident de la route, mais à mesure que nous approchions, les corps ensanglantés sur les trottoirs se faisaient plus nombreux », a expliqué un autre témoin au Guardian. « Une femme enceinte était allongée, grièvement blessée, près d’un autre homme à qui l’on prodiguait les premiers secours », ajoute-t-il, précisant qu’il ignore si la femme enceinte a survécu.
Un homme a confié à la BBC qu’il avait vu trois assaillants sortir « à toute allure » du véhicule pour attaquer des gens dans la rue. Il était alors environ 22 heures à Londres et de nombreuses personnes étaient rassemblées dans le quartier animé de Borough Market pour assister à la retransmission de la finale de la Ligue des Champions. « Les hommes criaient : « C’est pour Allah ! », tout en se jetant sur les passants », se rappelle ce même témoin, qui évoque une scène de « massacre ».
Les meurtres ont été commis devant plusieurs centaines de témoins alors que la panique gagnait la foule. Le Telegraph a recueilli le témoignage de Ben, un jeune Londonien qui raconte avoir vu « un homme en rouge armé d’une énorme lame qui devait bien faire dans les 25 centimètres ». « Il a poignardé un homme trois fois, de manière très calme », a poursuivi le jeune homme. « L’homme avait l’air d’avoir essayé de s’interposer entre les assaillants et les passants, mais il ne pouvait pas faire grand chose : il s’est fait poignarder très froidement avant de s’effondrer sur le sol », précise-t-il encore.
Gerard, un autre témoin, a confié à la BBC avoir assisté au meurtre d’une jeune fille. « Ils l’ont poignardée 10 fois, peut-être 15… Elle criait : « Aidez-moi ! Aidez-moi! » », se souvient-il. Face à cette épouvantable scène, Gerard a tenté de lancer une bouteille en verre sur les assaillants pour les repousser. En vain.
Scène de panique dans les rues
De très nombreuses personnes ont tenté de se réfugier dans des bars et cafés du quartier, sans pour autant y être véritablement à l’abri : rapidement, les assaillants ont pénétré dans plusieurs établissements, poignardant les gens au hasard. Elsbeth Smedley a dit à CNN avoir vu une serveuse se faire poignarder dans la nuque par l’un des hommes. « Il a également asséné un coup de couteau dans le dos d’un autre homme, avant de quitter le restaurant en courant », a-t-elle poursuivi.
La police a reçu un premier appel la prévenant des événements quelques minutes seulement après le début de l’attaque. Une brigade armée a alors été dépêchée sur les lieux. Les témoins racontent alors avoir assisté à une scène de panique dans les rues, tandis que des coups de feu retentissaient de plusieurs côtés. A peine huit minutes après le début de la tuerie, les trois assaillants ont finalement été abattus par les forces de l’ordre. Les ceintures explosives qu’ils portaient à leur taille, a priori destinées à semer le doute dans l’esprit des policiers quant à une éventuelle intervention, se sont révélées être des fausses.
Le gérant d’un bar a confirmé à RT que la situation était plutôt confuse au moment où la police investissait plusieurs établissements, demandant aux clients de sortir les mains sur la tête. « C’était terrifiant », ajoute une cliente. Rapidement, les stations de métro avoisinantes ont été fermées, le quartier bouclé et les bars fermés. Alors que les premiers secours arrivaient sur place, les rues étaient remplies de centaines de Londoniens et de touristes en état de choc.
Cet attentat est le troisième en moins de trois mois que connaît la Grande-Bretagne : le 22 mars, à Londres, un homme avait foncé sur la foule avec son véhicule sur le pont de Westminster, tuant quatre personnes, avant de poignarder à mort un policier. L’assaillant, Khalid Masood, un Britannique converti à l’islam, avait été tué. Deux mois plus tard, un attentat a fait 22 morts et plus de 100 blessés, le 22 mai à Manchester, lorsqu’un jeune Britannique d’origine libyenne s’est fait exploser à la sortie d’un concert de la chanteuse américaine Ariana Grande. Après l’attentat de Manchester, Theresa May avait relevé à son maximum le niveau d’alerte terroriste en Grande-Bretagne, avant de le ramener le 27 mai au niveau «critique», soit celui d’un attentat «hautement probable».