Cocarde repérée, insultes racistes, revendication identitaire… Ce que l’on sait de l’agression d’un maire à Avignon
Le maire du Péage-de-Roussillon (Isère) – notre photo : la mairie de ce village -, André Mondange, a porté plainte ce dimanche 24 décembre après l’attaque que lui et sa famille ont subie à Avignon, dans la nuit de jeudi à vendredi, qu’il attribue à des individus d’extrême droite.
Un palier supplémentaire de libération de la violence d’extrême droite semble avoir été franchi : un maire pris à partie en pleine rue pour sa fonction et ses idées, par des nationalistes décomplexés. André Mondange, élu de gauche d’une commune de l’Isère, a déposé plainte ce dimanche 24 décembre après avoir été agressé en compagnie de plusieurs membres de sa famille à Avignon (Vaucluse) dans la nuit de jeudi à vendredi. Libé fait le point.
Les faits
André Mondange «a été agressé dans le secteur d’Avignon dans la nuit du 21 au 22 décembre alors qu’il était en déplacement dans un cadre privé», a déclaré la préfecture de l’Isère sans autre précision sur le lieu ou l’heure de l’agression. Le maire divers gauche de la ville du Péage-de-Roussillon se trouvait dans la cité papale afin de célébrer la thèse d’histoire obtenue par son neveu, selon le Dauphiné Libéré. Après la soutenance, le petit groupe familial est allé se réjouir dans un bar de la rue des Teinturiers, dans la vieille ville.
Maires menacés par l’extrême droite : et si ce n’était qu’un début ?
Les individus s’adressent ensuite à la fille de l’élu, métisse, et profèrent «sans ambiguïté des propos racistes», toujours selon le récit d’André Mondange. «Ils ont dit qu’elle n’était pas légitime d’être en France. L’un d’eux a crié être nationaliste identitaire.»
La procédure
Le maire du Péage-de-Roussillon et sa fille ont porté plainte ce samedi à la gendarmerie de Roussillon (Vaucluse), d’après le Dauphiné Libéré. «Le sous-préfet de permanence a pris contact avec lui» et un «accompagnement a été mis en place», souligne la préfecture.
Les réactions
«Tout cela montre le danger de l’extrême droite. Si certains n’étaient pas convaincus, ces gens-là sont dangereux. Tous les démocrates ne doivent cesser de lutter contre ces idées», a martelé le maire de gauche. Ce dernier dénonce également la «banalisation» de la violence, avec les élus en «première ligne».
Le préfet de l’Isère Louis Laugier a condamné «avec fermeté l’agression d’André Mondange» dans un message publié sur X (ex-Twitter). Il «apporte tout son soutien au maire et à ses proches devant cette épreuve, face à cet acte inacceptable».
Les violences contre les élus sont un sujet sensible qui a pris de l’ampleur ces derniers mois, en particulier de la part de sympathisants de l’extrême droite. Les maires de Saint-Brevin (Loire-
Plus largement, une adjointe du maire de Saint-Denis, chargée de la lutte contre les discriminations, a été frappée cette semaine dans la rue par plusieurs individus, dans ce que la mairie de gauche estime être une «agression étroitement liée» à sa fonction. Cet été, une attaque à la voiture-bélier avait visé le domicile du maire de L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) lors des émeutes urbaines.