Au nom de la « neutralité politique », le FN a poussé un maire à retirer une exposition dédiée au Vél’ d’Hiv et à la Shoah le jour du scrutin présidentiel.
PAR LE POINT.FR
Deux semaines avant le premier tour de la présidentielle, Marine Le Pen avait suscité une vive polémique en déclarant que « la France n’est pas responsable du Vél’ d’Hiv ». L’ensemble de la classe politique avait critiqué cette prise de position, dont Emmmanuel Macron qui avait fustigé « une faute politique et historique lourde ».
Désormais, la polémique rebondit en Bretagne, dans la commune de Ploeren près de Vannes. En cause : une exposition dédiée au Vél’ d’Hiv et à la Shoah qui a dû être retirée, dimanche 7 mai, sous la pression du FN. Elle se tenait dans une salle culturelle où un bureau de vote avait été installé. Pour le secrétaire départemental du parti d’extrême droite dans le Morbihan, Bertrand Iragne, cité par Ouest-France, la « neutralité politique » était en cause le jour du second tour de la présidentielle. « Des médias ont véhiculé l’idée que nous étions d’anciens nationalistes, de nouveaux nazis, poursuit Bertrand Iragne dans un article publié dans le quotidien régional. On a donc demandé de retirer les panneaux, car les électeurs pouvaient se poser des questions avant d’aller au bureau de vote situé dans le même bâtiment. »
Le maire socialiste de la ville, Gilbert Lorho, a obtempéré « pour ne pas créer d’incident inutile », mais il a expliqué « ne pas comprendre en quoi cette exposition pouvait influer sur le vote ». « Honte à de telles pratiques » a-t-il protesté le soir de l’élection, rapporte Ouest-France. Expliquant que la demande du Front national relevait du « déni de faits et vérités historiques, établies et reconnues ».
L’exposition avait été prêtée à la commune par l’Office national des anciens combattants du Morbihan. Intitulée « Désobéir pour sauver », elle rend hommage aux policiers et aux gendarmes français qui ont contribué à sauver des Juifs pendant l’occupation. Cinquante-quatre d’entre eux ont d’ailleurs été reconnus comme « Justes parmi les nations ».
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