Nous aurons donc trouvé plus religieux que nous : voici que les « femmes du Kotel » ont exigé le droit de faire la birkath kohanim (bénédiction pontificale) durant Pessa’h à leur mode, selon laquelle les femmes affiliées à cette tribu peuvent elles aussi monter et bénir le peuple ! Faudra tout de même qu’elles nous expliquent leur idée : somme toute, la source de cette bénédiction pontificale est la Tora, et sans cela, nous n’aurions aucune raison d’agir ainsi. Or, cette même Tora n’en donne l’ordre qu’aux hommes, et non point aux femmes. Du reste, tout au courant de l’histoire du peuple juif, une telle possibilité n’a jamais été envisagée. Néanmoins, le ridicule a cessé de tuer ; ainsi, pourquoi ne pas présenter une telle exigence, quand bien même fût-elle d’un stupide si parfait ? L’essentiel n’est-il pas de faire parler de soi ?
Toutefois, et c’est là que cela devient sérieux, la Cour suprême d’Israël leur a donné raison, et a ordonné qu’on les laisse faire… Et voilà le tollé : cette instance met les pieds dans des questions de Halakha, ce qui n’est vraiment pas de son ressort.
Ainsi, l’opposition à la cour, et les volontés de plus en plus déclarées de toute part de mettre enfin le holà à ses prérogatives ne font qu’augmenter, en particulier dans le monde religieux qui, depuis plusieurs années, n’hésite pas à faire savoir sa critique de ces juges inconscients de leurs limites. On se souvient sans doute de la grande manifestation contre cette instance, laquelle, en 1999, a réuni un demi million de personnes dans les rues de Jérusalem.
Le point final a été donné par le conseiller juridique du gouvernement, Rosenblit : la loi veut que le Kotel soit considéré comme une synagogue, et dépende, à ce titre, de la Rabbanouth. Or, comme celle-ci refuse aux femmes le droit de dire la fameuse bénédiction à titre de descendantes de Aharon haKohen, une telle pratique va donc contre la loi, et s’en trouve interdite. La Cour suprême ne le savait-elle donc pas… ?