Des billets avec un tampon nazi remis à un Juif orthodoxe en Pologne

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Des billets tamponnés de l’aigle nazi ont été remis à un Juif orthodoxe, en visite en Pologne, dans un bureau de change à Cracovie.

Quel ne fut pas le choc pour ce Juif orthodoxe, la semaine dernière, de découvrir sur des billets de 5 dollars l’aigle du Reich. Persuadé que le changeur a délibérément tamponné les billets, il contacte l’association Mi’ma’amakim, dont l’un des objectifs est la perpétuation du souvenir de la Shoah, qui décide de porter plainte. « Nous sommes devant un grave acte antisémite, nous ne devons pas nous taire et allons exiger du gouvernement de s’élever contre cet antisémitisme résurgent en Pologne », a réagi Johnny Daniels le président de l’association ajoutant toutefois que la Pologne restait aujourd’hui le  pays européen le plus sûr pour les Juifs et les Israéliens.

Ce qui n’est pas de l’avis des dirigeants communautaires. Mi-août, Leslaw Piszewski, chef de la communauté juive polonaise et Anna Chipczynska, présidente de celle de Varsovie, adressent une lettre à Jaroslaw Aleksander, le leader du PIS, le parti au pouvoir, considéré comme étant le dirigeant de facto de la Pologne sans en être ni le président ni le Premier ministre. Dans cette missive, les dirigeants communautaires lui demandent de dénoncer clairement l’antisémitisme croissant, un antisémitisme d’ailleurs confirmé par le commissaire polonais aux Droits de l’Homme qui déplore aussi l’augmentation des agressions racistes contre les Noirs depuis l’arrivée au pouvoir du parti il y a deux ans. « Nous sommes affligés par les récents événements et inquiets pour notre sécurité, la situation dans notre pays devient de plus en plus dangereuse, le nombre d’actes antisémites a considérablement augmenté au cours des derniers mois et on entend de plus en plus de discours haineux envers notre communauté », peut-on lire dans cette lettre. Nombreux sont les Juifs polonais qui dénoncent même une atmosphère aux relents de celle de 1968 quand 20 000 Juifs polonais avaient été chassés de Pologne suite à une vaste campagne antisémite. Quant à Jaroslaw Aleksander, il n’a pas cru bon de répondre.

Source www.actuj.com

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