Des retards de salaires de plusieurs mois. Des protestations pour une fois, au grand jour au sein du Hezbollah. Des institutions qui ferment. L’organisation chiite pro iranienne traverse une grave crise financière.
Le Hezbollah libanais planche actuellement sur une vaste réorganisation de ses institutions sociales, éducatives et de santé. Ce que l’on appelle en occident un plan social. Il comprend non seulement de sérieuses réductions de salaires et des paiements de salaires partiels, mais aussi des ruptures de contrat avec des sous-traitants et des licenciements importants, y compris au sein de sa branche armée.
Par exemple, les forces du Hezbollah, qui ont servi dans la région syrienne de Kalamon, ont été renvoyées au Liban puis sont retournées à la vie civile, faute de moyens financiers. Des mercenaires syriens travaillant au service du Hezbollah ont été remerciés alors que leurs salaires ne dépassaient pas 200 dollars par mois. En outre, les salaires de certains miliciens ont été ramenés de 800 à 400 dollars par mois. C’est la première fois que le Hezbollah est confronté à de telles coupes de salaire depuis sa création, il y a 36 ans.
Conséquence de la crise iranienne
La presse libanaise confirme également que les institutions iraniennes au pays du Cèdre n’ont pas payé leurs travailleurs depuis plus de trois mois. Une situation sans précédent qui a provoqué une protestation violente de la part des employés. Des démissions massives ont également été constatées.
Les comptes bancaires des institutions iraniennes au Liban ont été bloqués sur ordre de la Banque centrale libanaise par crainte des sanctions américaines. Le nouveau système contraint la milice chiite à régler ses employés en espèces, de temps en temps, plutôt que mensuellement… Au rythme des fonds transférés de Téhéran par les voies financières du Hezbollah. Enfin, la crise financière en Iran a également entraîné la cessation, jusqu’à nouvel ordre, des pensions versées aux membres du Hezbollah au Liban.
Et la situation n’est pas prête de s’améliorer. La pression occidentale sur le Hezbollah est lourde. Dernièrement le gouvernement suisse a décidé de geler la coopération militaire avec le gouvernement libanais après la disparition d’une partie de l’équipement militaire transmis à l’armée libanaise. Un message directement adressé aux autorités libanaises. Elles paieront le prix fort, tant que la coopération avec l’organisation terroriste Hezbollah se poursuivra.