Photo : Manifestation en faveur d’Umm al-Hiran (manifestation juive, bien entendu…)
Une grave confrontation s’est produite cette semaine à Umm al-Hiran, dans le Néguev, quand les forces de police ont entrepris de détruire plusieurs maisons construites sans permis : un policier a été tué, un bédouin également, et un député, faisant partie du groupe arabe uni de la Knesset, a été blessé. Le tout se termine, ce jeudi, par une grève généralisée dans le secteur arabe.
D’un côté, ce grave incident fait suite à la volonté d’Israël de durcir sa conduite envers les Arabes, en suite à leurs exigences (plus que discutables, si ce n’est aux yeux de la cour suprême israélienne) à Amona, quand nul n’a de doute sur les vrais motifs de ceux qui ont présenté des « preuves » de leur propriété sur ces terrains (sauf, une fois de plus, la cour suprême en question) ; et cela peut expliquer la présence d’un député arabe en ce jour sur le terrain.
D’un autre côté, la décision concernant Umm al-Hiran n’est pas subite : elle fait suite à de très longues tractations juridiques, qui ont pris des dizaines d’années. Voici peu, des accords ont été pris, selon lesquels les gens installés dans ces maisons recevraient des dédommagements que l’on dit être disproportionnés par rapport à la valeur de leurs maisons (construites sans autorisation, rappelons-le) et la gêne que ce déplacement peut leur impliquer. La plupart des gens concernés ont accepté – avec plaisir. Certains ont déjà pris leurs affaires et se sont installés ailleurs, à Houra, en recevant un terrain d’un dounam (1/10 d’hectare).
Même les Juifs d’Amona ne pouvaient pas rêver de tels dédommagements…
Tout allait bien jusqu’au jour J. Quelques derniers détails étaient déjà réglés, mais, soudain, les exigences ont gonflé : des terrains bien plus grands, 400.000 sh de plus de dédommagement, et le reste à l’avenant. La crise était là.
Dès lors, qui pouvait-il être intéressé à empêcher les choses à évoluer sans difficulté ? Le ministre Ariel, préposé à l’Agriculture, mais aussi aux relations avec la gola bédouine, affirme que la présence et l’intervention des députés arabes est à la base de la présente crise. Le vice-ministre Ezra Kra, du Likoud, lui-même druze, accuse lui aussi les députés en question.
Une fausse crise, qui pourrait avoir de graves conséquences pour la bonne suite des relations entre les deux communautés, la juive et la bédouine.