Dans l’immense port d’Ashdod, toutes les grues ou presque sont à l’arrêt. Les containers restent au sol et le traditionnel ballet des camions a disparu. Serguei, un chauffeur routier, confirme le calme ambiant. « Le port est à moitié vide, il n’y a pas de containers. Les voitures qu’on importe en Israël, les voitures neuves n’arrivent pas non plus en quantité. Avec cette guerre, il y a des entreprises entières qui ne travaillent pas« , constate-t-il.
Des hausses des prix possibles en janvier
D’autres tournent au ralenti, comme la société d’import-export dans laquelle travaille le comptable Raphaël Méroz. Son entreprise accumule les retards de livraison, car les navires qui transportent la marchandise attendue évitent désormais la mer Rouge. « Nous importons du poisson surgelé de Chine et du Vietnam, du thon notamment par des containers qui passent par la mer Rouge. Si on doit continuer de faire tout le tour de l’Afrique, ça sera un très gros problème« , s’inquiète-t-il. « Les taxes sur le transport maritime ont déjà augmenté deux ou trois fois, les prix des assurances ont bondi aussi. Tout a augmenté« , ajoute-t-il.
Les rebelles houthis du Yémen parviennent donc à perturber tout un pan de l’économie mondiale, explique l’économiste israélienne Elise Brezis. « Ce sont des pirates modernes qui sont en train d’affecter tout le commerce international. Ils ne le font pas pour de l’argent, ils le font pour de la politique. Donc les prix vont augmenter aussi« , affirme-t-elle. Les prix pourraient augmenter pour les consommateurs dès le mois de janvier si la crise en mer Rouge se poursuit, notamment sur les produits textiles souvent importés d’Asie.