Lors d’une audience où des preuves accablantes ont été présentées contre l’accusé dans l’affaire des fuites, le procureur américain a reconnu que ces actions avaient conduit au report d’une attaque israélienne prévue sur le sol de la République islamique. L’accusé a été placé en résidence surveillée, et son mobile reste un mystère.
Ynet
L’affaire des fuites des documents du Pentagone
Le ministère public américain a déclaré devant le tribunal que la fuite de documents classifiés avait causé un retard dans une opération militaire planifiée par Israël contre l’Iran. Le procureur Troy Edwards a affirmé que cette divulgation avait contraint Israël à repousser une « action cinétique » par crainte de voir ses plans révélés. Malgré les preuves accablantes contre le présumé coupable, Asif William Rahman, âgé de 34 ans, le juge a ordonné sa libération sous surveillance électronique en résidence surveillée.
Le ministère de la Justice à Washington a annoncé qu’il ferait appel de cette décision, arguant que, bien que Rahman n’ait plus accès aux documents classifiés, il détient encore des informations sensibles dans sa mémoire qui pourraient être utilisées pour nuire davantage à la sécurité des États-Unis et à leurs relations avec Israël. Selon le ministère, la simple « mémoire et compréhension » de données sensibles suffit pour les transmettre, même à distance, par des moyens de communication simples.
Un mystère autour des motivations de l’accusé
Rahman, né dans l’Ohio et diplômé de Yale, a été arrêté au Cambodge après avoir tenté de supprimer des données classifiées et de renforcer la sécurité de ses appareils numériques. Il est accusé d’avoir divulgué deux documents issus de systèmes classifiés, mais ses motivations restent floues.
Des documents hautement classifiés
Les deux documents en question, classés « top secret », ont été divulgués en octobre alors qu’Israël préparait une attaque contre l’Iran, en réponse à une salve de missiles balistiques tirés par la République islamique le 1er octobre. Selon un rapport étranger, démenti à l’époque par Israël, la fuite a entraîné un retard dans la riposte israélienne, qui a finalement eu lieu trois semaines plus tard lors de l’opération appelée « Jours de Pénitence ».
Datés des 15 et 16 octobre, les documents ont d’abord été publiés sur une chaîne Telegram pro-iranienne avant d’être diffusés sur X (anciennement Twitter). Ils ont été rédigés par l’Agence nationale américaine de géo-intelligence (NGA), responsable de l’analyse des informations et des images collectées par les satellites espions des États-Unis. Leur classification sécuritaire limite leur partage aux membres de l’alliance dite « Five Eyes », qui regroupe les États-Unis, l’Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni.
Les révélations des documents
Les documents, qui ne contiennent pas les images satellites qu’ils mentionnent, détaillent les préparatifs israéliens pour une attaque contre l’Iran. Ils évoquent notamment un « exercice de déploiement à grande échelle » réalisé par l’armée de l’air israélienne, ainsi qu’un entraînement au ravitaillement en vol. L’un des documents indique que l’armée de l’air travaillait sur des missiles balistiques aéroportés, précisant qu’au moins 16 missiles d’un modèle appelé Golden ont été observés depuis le 8 octobre.