« Apologie du terrorisme »: plainte contre une députée LFI

4 août 2024

Mort du chef politique du Hamas : la députée LFI Sophia Chikirou visée par une plainte pour «apologie du terrorisme»

Par Hugues Maillot

L’Union des étudiants juifs de France a déposé une plainte contre la députée insoumise, après qu’elle a relayé sur son compte Instagram un hommage à Ismaïl Haniyeh, chef du Hamas tué par une bombe attribuée à Israël.

Voilà qui ne devrait pas atténuer les accusations d’ambiguïté vis-à-vis du Hamas qui pèsent sur La France insoumise. Vendredi 2 août, l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a annoncé dans un communiqué avoir déposé une plainte pour «apologie du terrorisme» contre la députée LFI Sophia Chikirou. Ils lui reprochent d’avoir relayé, sur son compte Instagram personnel, des hommages au chef politique du Hamas, Ismaël Haniyeh, tué mercredi par une bombe attribuée à Israël, alors qu’il se trouvait à Téhéran. L’alerte avait été lancée par Raphaël Assouline, militant de Golem, un collectif juif de gauche.

Le texte, présenté ici comme relayé par Sophia Chikirou et diffusé par le collectif Urgence Palestine, lui aussi visé par la plainte de l’UEJF, définit notamment Ismaël Haniyeh comme un «martyr» et le chef de la «résistance» palestinienne. Dirigeant de la branche politique du Hamas, groupe terroriste responsable de nombreux attentats, Ismaël Haniyeh était visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour sa participation aux massacres du 7 octobre.

Demande de levée de l’immunité parlementaire

« En présentant le responsable d’une organisation terroriste comme un ’martyr’, responsable d’une organisation de ’résistance’ et en passant sous silence ses crimes visant délibérément des civils, Urgence Palestine et Sophia Chikirou entendent présenter Ismaël Haniyeh comme un homme respectable digne d’éloges et d’hommages appuyés », regrette l’UEJF dans son communiqué. L’avocat de l’association a saisi le Parquet national antiterroriste et demandé la levée de l’immunité parlementaire de l’élue insoumise.

Le président de l’UEJF, Samuel Lejoyeux, accuse plus largement les responsables de La France insoumise « de propager une haine d’Israël crasse alimentant la violence antisémite ». « Une nouvelle étape est franchie aujourd’hui », estime le responsable, qui appelle la justice à « faire cesser cette ignominie ». Contactée par Le Figaro, Sophia Chikirou n’a, pour l’heure, pas réagi à ces accusations.

Le PS s’indigne

À gauche, plusieurs responsables politiques se sont immédiatement désolidarisés de Sophia Chikirou, alors que les différents partis jouent la cohésion depuis les élections législatives pour obtenir le poste de premier ministre. « Sophia Chikirou n’engage qu’elle-même par ses provocations qui ont pour seul effet de susciter des polémiques qui minent le travail collectif », a écrit le premier secrétaire du PS Olivier Faure sur X.

« La députée Chikirou fait l’apologie du terrorisme et le porte-voix de la haine des Juifs », a déploré Carole Delga, présidente de la région Occitanie. Elle a regretté que les « contrats et engagements du NFP », alliance électorale qui a permis aux quatre partis de gauche PS, LFI, PCF et Écologistes d’arriver en tête des législatives, sans majorité absolue toutefois, soient une fois de plus «piétinés» et les valeurs socialistes «bafouées».

Cet hommage «devrait la mettre au ban de la vie politique. Cette forme de complaisance, récurrente dans son parti, ne doit pas trouver sa place dans notre République», a réagi samedi la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), annonçant saisir sa commission juridique.