« Plus le mensonge est gros, mieux il passe »
avait dit Joseph Goebbels, ministre de la Propagande du régime nazi.
Le rapport sur Israël d’Amnesty International qui dénonce de prétendus crimes contre l’humanité et un supposé apartheid est rejeté unanimement par les Israéliens y compris la communauté arabe et par de nombreux pays démocratiques. Il est applaudi par l’ensemble des « antisionistes », ceux qui n’ont pas encore admis l’existence d’Israël, l’État juif. La France, qui vote systématiquement contre Israël à l’ONU, n’a rien dit.
Goebbels avait encore dit :
« À force de répétitions et à l’aide d’une bonne connaissance du psychisme des personnes concernées, il devrait être tout à fait possible de prouver qu’un carré est en fait un cercle. Car après tout, que sont « cercle » et « carré » ? De simples mots. Et les mots peuvent être façonnés jusqu’à rendre méconnaissables les idées qu’ils véhiculent. »
Amnesty International a bien appris la leçon de Goebbels.
« Cette organisation est obsédée par le rendement et la communication »
affirment ses anciens militants et dirigeants déçus1, elle est infiltrée, disent-ils, par certains gouvernements. Derrière Amnesty International se trouvent les structures soutenues par le très anti-israélien Georges Soros. Yaël German, ambassadrice d’Israël en France, a écrit une tribune pour dénoncer ce rapport d’Amnesty International.
Les nazis, Amin el Husseini et les Frères Musulmans
En Allemagne, en 1920, fut fondé le NSDAP, le parti nazi. À cette époque vivaient en Palestine2 les Templiers (Tempelgesellschaft) membres d’une secte germanique luthérienne. Leurs relations avec les Juifs avaient été cordiales jusqu’à la conquête de la Palestine par les Anglais en 1919. Nationalistes allemands, les Templiers adhérèrent en masse au parti nazi et à son antisémitisme.
Amin el Husseini3, leader du puissant clan Husseini, ambitionnait un État de Syrie-Palestine inclus dans le califat. Il organisa la révolte arabe contre les Britanniques, laquelle se manifesta surtout par les pogroms contre les Juifs, en particulier à Hébron, Jérusalem, Safed, Tel-Aviv et Jaffa, Kfar Saba, Rehovot et Hadera. Husseini fut soutenu par les Templiers et financé par les nazis. Ce qui les réunissait, c’était leur antisémitisme4.
« Les convergences entre l’islam fondamentaliste et les extrémismes politiques, écrit Pierre-André Taguieff5, se sont multipliées depuis les années 1920. Une première alliance idéologique, « l’islamo-nazisme« , est apparue sous l’égide du Grand Mufti de Jérusalem, Amin al-Husseini, et des Frères musulmans ».
De plus, sous les directives du Komintern, les communistes arabes palestiniens jetèrent toutes leurs forces dans la révolte et combattirent au côté des nazis et du mufti contre les Juifs6.
« Allah est notre objectif, le Prophète notre chef, le Coran notre Loi, le Djihad notre voie, la mort sur la voie d’Allah notre plus cher espoir »
C’est avec cette devise qu’en 1928, Hassan al Banna créa la Société des Frères Musulmans qui, à côté de son organisation politique, comprenait une branche militaire. Son premier objectif fut de lutter contre l’influence occidentale et en premier lieu contre la colonisation anglaise et le gouvernement égyptien. Les Frères Musulmans se rapprochèrent de l’Allemagne nazie. Ils n’hésitèrent pas à commettre des assassinats politiques contre le gouvernement égyptien. Mais leur entreprise ne fut pas couronnée de succès, Les frères furent pourchassés et Hassan al Banna fut tué.
Dans sa conception, ce mouvement islamiste s’inspire directement de la méthode et de l’organisation du NSDAP, le parti nazi en Allemagne. Des passerelles ont existé entre les deux mouvements jusqu’à la collaboration militaire de 1935 à 1941 et au-delà. La confrérie des Frères musulmans a reçu via Alfred Hess, animateur de la section égyptienne du parti national-socialiste installé à Alexandrie, le soutien financier des nazis. Hess leur distribua aussi des versions arabes de Mein Kampf et des Protocoles des sages de Sion. Le mouvement Jeune Égypte, adopta le salut fasciste, et participa au congrès nazi de Nuremberg.
L’idée de génocide faisait son chemin. Le journaliste Albert Londres a relaté sa rencontre avec le maire de Jérusalem, Ragheb Nashashibi pourtant considéré comme modéré :
– « Voyons, dis-je encore, vous ne pouvez cependant pas tuer tous les Juifs, ils sont cent cinquante mille. Il vous faudrait trop de temps.
– Mais non ! Fit-il d’une voix très douce, deux jours !
– Soixante-quinze mille par jour ?
– Mais oui !7 »
De son côté, Amin El Husseini projeta l’installation d’un camp d’extermination à Naplouse sur le modèle d’Auschwitz.
Quand Winston Churchill, secrétaire d’État anglais aux colonies rencontra les dirigeants de la communauté arabe en avril 1921, ceux-ci lui remirent un mémorandum qui se référait au Protocole des sages de Sion et menaçait l’Angleterre, si elle ne se soumettait pas, d’une alliance des Arabes avec l’Union soviétique et l’Allemagne nazie.
Naissance de l’antisionisme
Le sionisme politique est né du procès Dreyfus, de la vision de Théodore Herzl en 1896 : un État juif pour lutter contre l’antisémitisme. Si l’État d’Israël est une réussite dans beaucoup de domaines, il a échoué contre l’antisémitisme.
L’antisionisme politique est apparu dans les années 1960 au cours de la guerre froide. Il réussit l’union de tous les antisémitismes. Il a représenté, à des degrés divers, vingt ans après la Shoah, la volonté d’un monde sans État d’Israël.
Après la deuxième guerre mondiale et l’échec de la « solution finale », les dirigeants nazis survivants se sont regroupés dans les dictatures d’Amérique du Sud et du Moyen-Orient. L’URSS, sous Kossyguine et Brejnev, entreprit, au nom de la lutte anti-impérialiste une croisade des pays non-alignés. La majorité de ceux-ci, anciennement colonisés, étaient devenus des régimes obscurantistes, dirigées par des potentats corrompus et richissimes qui avaient réduit leurs peuples à la misère tout en accusant le colonialisme passé d’en être la cause. Les années 1966-1968 furent des années charnières.
En janvier 1966 se tint à la Havane la Conférence Tricontinentale8 contre l’impérialisme et contre Israël. Lors de cette conférence, l’ensemble des organisations terroristes du monde se fédérèrent sous le sigle OSPAAAL9 pour mener le combat, plus spécifiquement en faveur de Cuba et du Vietnam, contre les Américains et contre Israël, au nom de l’antisionisme et du mythe palestinien10.
Le 7 mars 1966, sous la Présidence du général De Gaulle, la France quitta l’OTAN, l’Alliance Atlantique.
La tournée internationale du président russe Alexis Kossyguine en 1966 fut une tournée de propagande qui le mena en juin en Égypte pour constituer un front des pays arabes anti-impérialistes (Égypte, Syrie, Irak et Algérie), et en France où il rencontra le général De Gaulle avec lequel il inaugura une « politique de détente, d’entente et de coopération ».
1967 : Une nouvelle guerre au Proche-Orient11 se profilait.
Les Soviétiques lancèrent une campagne de désinformation contre Israël. Le 13 mai, ils informèrent Le Caire et Damas que les Israéliens concentraient des forces à la frontière syrienne, une intox comme on dirait aujourd’hui. Les observateurs de l’ONU sur place confirmèrent qu’ils n’avaient rien vu de tel.
D’après les renseignements et avec le soutien des Soviétiques, Nasser décida qu’il était temps d’attaquer Israël. Il pensait, à juste titre, que les Américains, empêtrés au Vietnam, n’interviendraient pas.
Le 14 mai, il ordonna à l’armée égyptienne de prendre position dans le Sinaï. Il déclara12 :
« Nous n’allons pas entrer en Palestine avec son sol couvert de sable. Nous allons y entrer avec sa terre saturée de sang… en d’autres termes, nous visons à la destruction de l’État d’Israël. »
Le 16 mai, l’Égypte exigea de l’ONU qu’elle évacue les forces d’interposition de Gaza et du golfe d’Akaba. Des unités palestiniennes sous commandement arabe prirent immédiatement leur place.
Le 18 mai, les troupes syriennes étaient massées sur les hauteurs du Golan.
Le 22 mai, Nasser fit fermer le golfe d’Akaba, seule voie d’accès à la mer Rouge par Israël, et seule voie de son approvisionnement en pétrole. Il ne pouvait ignorer que la fermeture de cet accès était un casus belli. La Jordanie et l’Irak se joignirent à l’alliance syro-égyptienne. L’Algérie, le Koweït et l’Arabie Saoudite envoyèrent des troupes et du matériel. Le président irakien Abdel Rahman Aref déclara :
« l’existence d’Israël est une erreur qui doit être corrigée. Voilà notre occasion d’effacer l’ignominie qui a été avec nous depuis 1948. Notre objectif est clair : rayer Israël de la carte13. »
Le 1er juin, Ahmed Shukeiry, prédécesseur d’Arafat à la tête de l’OLP fit un discours à Jérusalem, alors jordanienne :
« Nous détruirons Israël et ses habitants. Quant aux survivants, s’il en reste, les bateaux sont prêts pour les déporter14 ».
Le 2 juin, De Gaulle qui ne pouvait ignorer ces faits et ces discours, ordonna un embargo préventif sur l’approvisionnement en armesd’Israël15, trois jours avant le déclenchement de la guerre ! La France était le fournisseur presque exclusif de l’État d’Israël. On a prétendu que cet embargo était intervenu au lendemain de la guerre, c’est faux, c’était la veille ! Privé d’armes, comment Israël pouvait-il se défendre ? Avec ce renversement d’alliance, la France gaulliste pensait sans doute assurer son approvisionnement en hydrocarbures, faisant fi sans complexe de la vie des malheureux Israéliens qui, sans armes, auraient dû être dans l’incapacité de résister aux armées arabes.
On se rappelle les communiqués de victoire des pays arabes les 5 et 6 juin : ils jetaient les Juifs à la mer ! Le 10, la guerre des six jours était terminée. Un désastre pour les armées arabes, une humiliation pour les Soviétiques et pour De Gaulle qui se vengea en fustigeant dans un discours célèbre : « un peuple sûr de lui et dominateur ».
Après la victoire sans conteste d’Israël, les pays arabes et leurs alliés ne s’avouèrent pas vaincus et au lieu de choisir la paix, ils cherchèrent d’autres moyens d’éliminer Israël : prendre leur revanche sur les plans politique, économique et sémantique.
Ceux qui avaient massacré et expulsé les Juifs de leurs pays, ceux qui voulaient exterminer Israël, allaient tout tenter pour le délégitimer.
Comment les Juifs, qui avaient été les victimes du racisme pendant des siècles, auraient-ils pu imaginer que leurs anciens persécuteurs allaient de nouveau, si peu de temps après la Shoah, s’en prendre à eux en inversant les rôles ?
Plus le mensonge est gros, mieux il passe.
« Quel est pour vous l’événement fondateur de l’identité nationale palestinienne ? »
a demandé aux étudiants palestiniens le député israélien Amihaï Shikli lors d’une rencontre à l’Université de Haïfa. La réponse fut immédiate :
« La Naqba, la catastrophe16 »,
ont répondu ensemble les étudiants palestiniens.
Ainsi, pour les Palestiniens et les antisionistes de tout poil, l’État d’Israël est fondé sur une injustice, dont aurait été victime en 1948 le peuple palestinien17. L’histoire de l’identité palestinienne commencerait avec la naissance d’Israël. Pourtant, les Palestiniens disent également avoir été trahis par les Arabes18 lors de la guerre d’indépendance de 1948 qui a opposé Israël aux armées d’Égypte, d’Irak, de Syrie, du Liban, de Jordanie, du Yémen et d’Arabie Saoudite.
Pourquoi laisse-t-on se développer des mythes qui engendrent la violence ? Pourquoi n’enseigne-t-on pas l’histoire ? L’histoire de la Palestine comme celle d’Israël ?
Le 10 novembre 1975, l’ONU a voté la résolution 3379 affirmant que
« le sionisme est une forme de racisme et de discrimination raciale ».
« Tout ce qui est excessif est insignifiant » disait Talleyrand qui croyait en la raison.
Le 16 décembre 1991, l’ONU a abrogé cette résolution19. Le président américain Georges Bush qui a présenté ce projet a déclaré :
« Le sionisme n’est pas une politique ; c’est l’idée qui a conduit à la création d’un foyer pour le peuple juif, à l’État d’Israël. Et assimiler le sionisme avec le péché intolérable revient à déformer l’histoire et oublier la terrible détresse des Juifs pendant la seconde Guerre Mondiale et, en fait, tout au long de l’histoire. »
Le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan :
« Force est de reconnaître que les actions de l’Organisation des Nations unies en matière d’antisémitisme n’ont pas toujours été à la mesure de ses idéaux. Il est déplorable que l’Assemblée générale ait adopté en 1975 une résolution dans laquelle elle assimilait le sionisme au racisme et je me félicite qu’elle soit depuis revenue sur sa position. »
Il n’empêche, l’OLP et ses alliés antisionistes appellent au rétablissement de cette résolution20 assimilant le sionisme au racisme.
Les organisations issues de la résistance communiste comme le Mouvement de la Paix ou le MRAP qui avaient défendu, à l’origine, l’indépendance d’Israël suivent l’OLP. Elles ont adopté le discours de la Tricontinentale de la Havane de 1966 qui criminalise l’État Juif, discours qui est devenu celui de la Conférence antisémite et antisioniste de Durban ainsi que de nombreuses ONG comme BDS, Amnesty International, le PIR, l’UJFP ou B’Tselem…
L’alliance antisioniste des nazis arabes, des Soviétiques, de l’ultra-droite et de l’extrême-gauche qui accuse Israël de racisme, de nazisme, d’apartheid, de menacer la paix du monde et autres dénonciations pires encore, a été réalisée avec un seul point commun : l’antisémitisme ; en s’appuyant sur des fictions mensongères, sinon délirantes et ordurières21 tel le dernier rapport d’Amnesty International.
« Les mots peuvent être façonnés jusqu’à rendre méconnaissables les idées qu’ils véhiculent » avait dit Goebbels.
Nous sommes bien placés pour savoir comme l’a dit un premier ministre israélien22 que
« la calomnie de tout un peuple en fait une proie facile pour le génocide ».
Mais Israël est devenue une puissance mondiale pour qu’aucune Shoah ne puisse jamais se reproduire.
Klod Frydman, MABATIM.INFO
1 https://atlasinfo.fr/amnesty-international-enquete-sur-une-organisation-tombee-de-son-piedestal.html
2 La Palestine était ottomane jusqu’en 1920, elle est devenue mandataire (sous mandat britannique après les accords de San Remo en 1920.
3 Amin el Husseini fut nommé par les Britanniques Grand Mufti de Jérusalem pour tenter de calmer la situation.
4 https://frblogs.timesofisrael.com/templiers-francs-macons-et-nazis-en-palestine/
5 Pierre-André Taguieff – Liaisons dangereuses : islamo-nazisme, islamo-gauchisme.
6 Ghassan Kanafani – La révolte de 1936-1939 en Palestine, 1972
7 Albert Londres – Le juif errant est arrivé – ebook p.197
8 https://mabatim.info/2019/07/16/une-usurpation-didentite/
9 Organization of Solidarity of the Peoples of Africa, Asia, and Latin America.
10 Joseph Farah – https://www.pasteurweb.org/Études/Israel/LeMythePalestinien.htm
11 D’après Identité Juive : Qu’est-ce qui a conduit à la guerre des six jours en 1967 ?
12 École de politique appliquée, Université de Sherbrooke, Québec, Canada – Il y a trente ans… Le Caire et Tel-Aviv se souviennent
13 http://www.sixdaywar.org/content/threats.asp
14 ibid
15 Élie Barnavi et Saul Friedländer – La politique étrangère du général De Gaulle, Jean-Marc Daniel – l’embargo de ventes d’armes à destination l’Israël, Le Figaro Live.
16 La Naqba (catastrophe en arabe) c’est le nom que les Palestiniens donnent à la création d’Israël et à leur exode en 1948.
17 Rafiq Khoury – Un peuple en Palestine, Revue Projets, 1er mars 2001.
18 L’Orient Le jour : Entre Palestiniens et Arabes, une histoire d’instrumentalisation et d’abandon.
19 Yohanan Manor : To right a wrong – Pour redresser un tort.
20 AFP – 11 janvier 2019.
21 Alain Diekhoff : Sionisme et nazisme, les mensonges soviétiques – https://phdn.org/antisem/antision/dieckhoff-sionismte_et_nazisme-1986.html
22 Benjamin Netanyahou, mars 1997