Le président égyptien Abdel-Fattah al-Sissi et le roi Abdullah II de Jordanie vont présenter au président américain Donald Trump l’ébauche d’un accord de paix israélo-palestinien, lors de leurs visites successives à Washington cette semaine.
Cet accord fondé sur la solution à deux États, vise à servir de base pour de nouvelles négociations entre Israël et l’Autorité palestinienne, selon la radio israélienne, citant le Khaleej Times, un journal basé à Dubaï.
Parmi les mesures initiales proposées figureraient la libération de prisonniers palestiniens et l’arrêt complet des constructions dans les implantations, ce qui risque d’être rejeté par Israël.
Selon le Khaleej Times, Trump devrait s’exprimer sur l’initiative des deux pays lors de sa rencontre avec le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas le mois prochain.
Al-Sissi et le roi Abdallah seront reçus respectivement lundi et jeudi à la Maison Blanche.
Renforcer les liens
C’est avec la volonté de renforcer ses liens avec Le Caire que Trump accueille lundi son homologue égyptien.
L’homme fort de l’Egypte, qui fut l’un des premiers à féliciter chaleureusement le républicain lors de sa victoire, n’avait jamais été invité à la Maison Blanche par son prédécesseur démocrate.
Le magnat de l’immobilier et l’ancien général, qui n’ont pas prévu de conférence de presse commune, s’étaient déjà rencontrés à New York en septembre, lorsque la campagne battait son plein.
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Donald Trump n’avait alors pas tari d’éloges sur son interlocuteur: « C’est un type fantastique. Il a pris le contrôle de l’Egypte, vraiment pris le contrôle ».
L’administration Trump loue aujourd’hui avec force le président égyptien, saluant ses « mesures courageuses » dans le domaine économique et dans la lutte contre le terrorisme.
La rencontre donnera par ailleurs aussi de précieuses indications sur la façon dont le nouvel occupant de la Maison Blanche entend aborder la question des droits de l’homme avec des dirigeants montrés du doigt sur ce thème.
Indignation des ONG
Son équipe a déjà donné une indication: ce sera de façon « privée et discrète ». « Nous pensons que c’est la façon la plus efficace d’aborder ces sujets », a indiqué un responsable américain.
Cette approche a provoqué l’indignation des ONG de défense des droits de l’homme.
« Inviter M. Sissi pour une visite officielle à Washington au moment où des dizaines de milliers d’Egyptiens croupissent en prison et où la torture est de nouveau à l’ordre du jour est une étrange façon de bâtir une relation stratégique stable », a estimé Sarah Margon, responsable de Human Rights Watch dans la capitale fédérale américaine.
STRINGER (EGYPTIAN PRESIDENCY/AFP/Archives)
L’administration Obama avait gelé son aide militaire à l’Egypte en 2013 après la destitution du président islamiste Mohamed Morsi et la répression sanglante de ses partisans.
Mais le rôle incontournable de l’Egypte, le plus peuplé et le mieux armé des pays arabes, avait poussé la Maison Blanche à infléchir sa position et à reprendre les livraisons d’armes lourdes en 2015.
Les Etats-Unis allouent chaque année environ 1,5 milliard de dollars d’aide à l’Egypte, dont 1,3 milliard dans le domaine militaire.
La Maison Blanche, qui vient de lancer un débat budgétaire qui s’annonce houleux sur fond de réduction drastique de l’aide internationale, a promis de maintenir un niveau d’aide « fort » à l’Egypte. Mais ne s’est engagée sur aucun chiffre.
i24 (avec agence)