Le rav David Leybel, fils du regretté rav Moché Yoël Leybel zal, l’un des fondateurs de la Yechiva d’Aix les Bains et dirigeant de communauté orthodoxe à Strasbourg, œuvre avec l’armée israélienne à la création d’une brigade orthodoxe qui conduirait au recrutement d’orthodoxes. Cette démarche suscite de nombreuses critiques publiques, pas seulement dans les cercles extrémistes. Hier soir, des dizaines de manifestants qui ont reçu des informations sur l’arrivée d’officiers de Tsahal à son domicile, se sont rassemblés à proximité de sa maison et ont commencé à attaquer les agents, jusqu’à ce que la police les en sauve.
Kikar haChabbath – Hanni Breitkopf et Itzla Katz
Le rav David Leybel de Bené Brak, qui, au début de la guerre et avant même celle-ci, essayait de toutes ses forces d’encourager le recrutement des orthodoxes à l’armée, a décidé de changer d’approche et a travaillé ces derniers mois à la création d’une nouvelle brigade à Bené Brak, la « Brigade orthodoxe », qui recruterait des étudiants de Yechiva et des avrékhim de Kollélim.
Dans le public orthodoxe, il existe une opposition presque totale aux activités du rav Leybel, en commençant bien sûr par les extrémistes, en passant par tous les grands de la génération sefarade, et en terminant par le leader du public lituanien le rav Lando, qui l’a récemment attaqué durement à plusieurs reprises lors de conversations avec des membres de sa famille, mais pour l’instant, il a choisi de ne pas lui faire la guerre.
Quoi qu’il en soit, le consensus orthodoxe contre le projet du rav Leybel n’empêche toujours pas l’armée de continuer à croire qu’il est possible de créer une brigade orthodoxe avec lui, et elle n’a pas encore abandonné cette idée.
Les extrémistes ont déjà manifesté à plusieurs reprises devant la maison du rav Leybel à Bené Brak, mais hier soir (lundi), ils ont reçu des « renseignements » selon lesquels des officiers supérieurs de l’armée venaient consulter le rav.
Les extrémistes se sont rassemblés en quelques minutes, sous sa maison, en attendant le départ des officiers supérieurs – le commandant du commandement de la formation de Tsahal, le général de division David Zini, et le général de brigade Shai Taieb.
Quand ils ont quitté la réunion, les extrémistes ont commencé à scander des insultes à l’encontre des officiers ainsi qu’à l’encontre du rav Leybel resté chez lui, notamment en scandant « meurtrier », « recrutement », « nazi » et d’autres insultes du même goût.
Comme si cela ne suffisait pas, les manifestants, qui se sont comportés violemment comme indiqué, ont même bloqué la voiture des deux policiers pendant plusieurs minutes, jusqu’à ce que la police doive intervenir et libérer les véhicules des mains des manifestants, avec des actions de diversion et des affrontements qui se sont poursuivis.
Celui qui s’est empressé de soutenir le rav Leybel et de faire une déclaration aux médias est le ministre du Shas Moché Arbel qui a déclaré que « la poignée d’extrémistes qui hier soir à Bené Brak ont qualifié le général David Zini et le général Shai Taib de « meurtriers » après une réunion avec un rabbin important de la ville, ne se représentent même pas eux-mêmes. Ils méritent toute condamnation et nous ne sommes pas d’accord avec eux. »
Le président du camp d’État, Benny Gantz, a déclaré que « les attaques contre des officiers de Tsahal ne sont ni juives, ni israéliennes, et ne représentent pas non plus la majorité du public orthodoxe. Le discours des extrémistes qui s’emparent de la société israélienne est dangereux et mérite une condamnation ferme et claire de la part de l’ensemble des dirigeants, mais plus important encore, un traitement radical. Il est temps d’éteindre les machines à empoisonner, avant qu’une catastrophe ne se produise. »
Le ministre des Finances Bezalel Smotrich a également condamné et déclaré que « l’attaque des extrémistes à Bené Brak contre des officiers de Tsahal est un dangereux incident de violence et de coercition qui ne représente même pas une fraction du public orthodoxe. Il est important de poursuivre les efforts pour établir de nouveaux cadres adaptés au mode de vie du public orthodoxe et pour accroître la participation de Tsahal et de la fonction publique ».