Le Canard enchaîné a obtenu communication d’une enquête de l’IGF, l’Inspection Générale des Finances, qui soupçonne Emmanuel Macron d’avoir commis un délit pénal dans l’organisation d’un événement confiée à Havas sans passer par un appel d’offres.
Il ne s’agit pas d’une mince affaire. En 2011, la Cour des comptes, dénonçant « les dépenses de communication des ministres » avait avalé de travers une dépense de 15 283,88 euros d’argent public dépensés en 2010 par le Ministère de l’Économie et des Finances pour la réalisation d’un sondage. Anticor avait même porté plainte.
Là, il s’agit d’une dépense de 381.759 euros pour une seule soirée à Las Vegas, dont 100.000 rien que pour l’hôtel, dénonce l’IGF qui soupçonne en outre Macron de délit de favoritisme puisque l’organisation de la soirée à Las Vegas du 6 janvier 2016 où Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie, avait rencontré des entrepreneurs français a été confiée au géant Havas par Business France (l’organisme de promotion de la French Tech dépendant de Bercy) sans qu’aucun appel d’offres ait été lancé».
Pour l’IGF, «la commande de la prestation Havas est susceptible de relever du délit de favoritisme» et Business France ou certains de ses salariés «pourraient être incriminés pour favoritisme», tandis qu’Havas France et ses dirigeants risquent le pénal pour «complicité de recel».
«Je n’ai pas pris connaissance de cela, s’est défendu Emmanuel Macron, mais je ne pense pas que ce soit mon ministère qui ait organisé un événement sans appel d’offres. Je pense que ça peut être des agents de l’Etat ou en tout cas des entités publiques, mais je demande à vérifier les faits. Mon ministère, lorsque j’étais ministre, a toujours respecté les règles des appels d’offres et des marchés publics.»
Pas toujours, sinon l’IGF ne se serait pas saisi du dossier.
© Alain Leger pour Dreuz.info.