Ce monde ressemble à un grand pont étroit…

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Autour de la table de Chabbath, n° 410 Paracha ‘Hayé Sara

Ces paroles de Tora seront lues pour la refoua cheléma de Yehouda Ben Esther

Ces paroles seront lues Li-‘ilouï Nichmat de mon père Yacov Leib Ben Avraham Natté Nichmato Tsroura BeTsrour ha’H’aim

Rabbi Nahman disait : « Ce monde ressemble à un grand pont étroit ; le principal est de le traverser sans avoir peur !« 

Étant donné, les circonstances, j’ai pensé commencer ce feuillet par une question qui nous replongera dans l’épisode de la sortie d’Égypte. Vous vous souvenez, lorsque le peuple est sorti d’Égypte il y avait deux possibilités qui se présentaient à lui : soit d’entrer directement en Terre sainte, soit de passer par le désert. Hachem choisira de faire passer le peuple par le désert. Le verset énonce au début de la paracha Bechala’h : « Hachem ne les laissa pas entrer en Terre sainte car l’endroit était trop proche. Hachem (Se) disait : « De peur qu’ils regrettentà cause de la guerre. » C’est dire que pour entrer en terre, il fallait irrémédiablement faire la guerre contre les peuplades qui y résidaient (Rappel : à l’époque, ce n’était pas Bibi ni Ben Gourion qui nous a dit de rentrer au pays mais Elef havdaloth, le Saint Béni Soit-Il). Le rav Moshé Feinstein zatsal (le Gadol d’Amérique qui est Niftar (décédé en 1986) demande en quoi la crainte de la guerre était une raison suffisante pour retarder l’entrée de la communauté en Terre promise ? Or, Hachem a toutes les capacités du monde pour protéger Son peuple en établissant des nuées de Gloires qui recevront les flèches (les missiles) des Philistins (tandis que l’infanterie juive pénétrait dans les faubourgs de Gaza et de ‘Hévron). La réponse est, qu’à la Sortie d’Égypte le Clall Israël n’était pas encore fort dans ses idéaux. C’est vérifié par le verset puisqu’il est dit : « De peur qu’ils ne voient la guerre… ». C’est à cause de cette crainte et donc du manque de confiance en Hachem que D’ a préféré les faire pérégriner dans le désert. Un principe est donc établi : plus un homme place sa confiance en D’ (et non dans les hommes), plus Hachem sera son bouclier et le protégera.

D’après cet enseignement, les communautés juives de 2023 (5784) devront placer leur Emouna en Hachem. A ce moment elles verront des prodiges.

Et c’est peut-être un signe que ces événements, qui nous secouent, se déroulent durant les Parachioth de nos saints Patriarches. Avraham est le premier croyant sur terre. Il a réfléchi sur le sens de ce monde, de la vie, des épreuves et de tout le reste… Il est arrivé à la conclusion qu’il existe un Maitre de maison dans ce grand château. Or son raisonnement n’est pas resté dans le domaine intellectuel puisque le Midrach enseigne que sa première épreuve sera à Our-kasdim du côté de l’Irak de feu Saddam Hussein de mémoire maudite. A l’époque il avait cassé les idoles de son père et Nimrod, un des nombreux Ayatollah de la région, tentera de le faire abjurer, de revenir sur sa décision. Mais le jeune Avraham était bien différent, et il a préféré être jeté au feu plutôt que de revenir sur son engagement. Hachem lui fera un grand prodige et durant 3 jours consécutifs il se délectera au centre de la fournaise (le Midrach enseigne qu’il y avait même des arbres qui poussèrent dans les flammes). Pendant tout ce drame, son frère Haran qui était aussi soupçonné d’avoir des idées révolutionnaires fit ce calcul : si Avraham s’en sort, je suis avec lui. Sinon je suis avec Nimrod (du genre : si l’Amérique et l’Europe s’unissaient pour combattre les barbares du Hamas alors j’irais manifester mon soutien à Israël place de Victor Hugo dimanche prochain sinon, je passerais le week-end à Deauville. C’est pour la blague mais je sais que vous, mes lecteurs n’êtes pas de la même trempe. Les résultats de Haran ne seront pas brillants car il sera aussi jeté dans la fournaise mais Hachem ne lui fera pas le grand miracle. Il finira comme un grand méchoui grillé sur tous les côtés… Donc on aura compris, la Emouna (foi) en Hachem ne ressemble pas au joker d’une partie de poker. Dès fois on le sort, des fois on le garde jusqu’au bout. Mais la confiance en Hachem doit être constante et claire.

Le rav Biderman chlita rapporte le livre « Zéra’ kadoch » (Leil 5ème jour de Hanouka). Il enseigne qu’un homme ne doit pas dire : je n’ai pas le niveau pour espérer que Hachem me fasse des prodiges. Mais en vérité, Hachem est bon pour tout Son monde même pour les moins méritants.

Le Midrach enseigne à partir du verset « Hachem est ton ombre… » si tu tends ta main devant le soleil alors tu verras au sol l’ombre qui se dessine. Si tu tends plus par exemple ton bras, tu verras son ombre. Pareillement vis à vis de Hachem, plus un homme aura confiance en Hachem plus la Hachga’ha (la surveillance) de Hachem sera palpable.

L’explication de ce phénomène pourra être appréhendée à partir de la vie de tous les jours. Lorsqu’un enfant fait des brasses à quelques mètres de la berge et que soudainement le jeune n’arrive plus à revenir et commence à crier au secours en direction de la famille, le premier qui va se jeter à l’eau, avant d’appeler les sauveteurs, c’est son père qui ne perdra pas une seconde. Il fera tout pour sauver son fils. Pareillement vis-à-vis de Hachem. La Tora appelle le peuple juif : « Mon fils, mon premier né. » Après que l’on ait accepté la Tora au Sinaï, nous sommes devenus les chéris de Hachem (c’est d’ailleurs la véritable raison du déferlement de haine des nations contre nous). Donc lorsque la situation est tendue, voire inquiétante, et qu’un homme se tourne uniquement vers le Ribono chel ‘Olam alors Hachem est, en quelque sorte, obligé de l’aider (à l’image du jeune qui perd pieds).

Pour finir je vous ferai partager cette anecdote très intéressante qui remonte à 50 ans en arrière. C’était lors de la guerre de Yom Kippour (oct. 73). Le monde arabe s’était uni pour anéantir le peuple résidant à Tsion. La situation était tragique. En Amérique il y avait un grand rav, le rav Aharon Kotler zatzal (le dirigeant de la Yechiva de Lakewood à côté de New York). Il était très inquiet de la situation des pertes de l’armée israélienne. Seulement d’un autre côté il avait une certaine joie qui se dégageait de lui. Les Talmidim lui demandèrent la raison de sa légèreté. Il répondit qu’après la guerre de 1967, tous les habitants de la terre n’avaient des louanges que pour Tsahal et ses prouesses. Le peuple s’écartait de la foi en Hachem qui est le vrai Roi de la guerre. Or avec cette guerre (Kippour) le peuple est en train de reconnaître que la vraie réussite n’est pas dans les mains de l’état-major israélien mais c’est D’ Qui octroie la réussite à ceux qui sont humbles et le reconnaissent comme maître sur terre (ni Bibi, ni Baïden, ni Poutine). Donc, finira le rav, on pourra être sûr que Hachem aidera son peuple (ndlr : à partir de cette guerre un mouvement de Techouva se développera en Israël).

Et pour conclure, pour de vrai cette fois, je finirai par une anecdote rapportée par un ami d’Ashkelon qui est venu se réfugier ces dernières semaines à Elad. Il m’a dit que son père a pris l’avion de Marseille en octobre 1973 pour combattre dans les rangs de Tsahal. La situation était alors désespérée, les Egyptiens étaient à deux doigts d’entrer en Israël et de tout conquérir. Le père lui disait : « J’étais à mon poste (semble-t-il dans le Sinaï) lorsque je vis devant moi des centaines de chars égyptiens qui s’avançaient. Nous étions qu’un tout petit groupe de combattants juifs. C’était la fin. Puis j’ai vu une chose incroyable : des cavaliers sur chevaux blancs sont apparus dans le désert et galopaient en direction des forces arabes tandis que l’armée de Nasser a rebroussé chemin en laissant leurs armes au sol (or comme vous le savez, Tsahal n’avait pas de brigades à cheval) ». Il ne faisait aucun doute qu’il s’agissait d’anges envoyés par Hachem pour sauver Son peuple.

De la même manière on pourra être sûr que Hachem nous fera des prodiges par le mérite de notre Emouna et de notre confiance en Lui et en Sa Tora.

Sur la Paracha

Pourquoi Eliezer a-t-il muselé les chameaux de son maître?

Après l’enterrement de Sarah, décrit dans le début de la Paracha, Avraham va s’occuper de marier son fils Yits’hak. Pour cela, Avraham envoie, son fidèle serviteur Eliézer, vers son pays de naissance pour prendre une bonne fille : ce sera Rivka. Pour l’aider dans sa mission, Avraham l’envoie avec 10 chameaux remplis de richesse afin d’amadouer le futur beau-père.

Le Midrach, rapporté par Rachi, enseigne quelque chose d’intéressant sur ces quadrupèdes du désert. Il enseigne qu’ils étaient muselés tout le long du voyage afin de ne pas en venir à manger de la récolte des agriculteurs. Sur ce, les commentateurs s’étonnent à partir d’une Guemara très connue (‘Houlin 7). Le Talmud enseigne que les animaux des Tsadikim, et à plus forte raison, les Tsadikim eux-mêmes, ne trébuchent pas dans le péché même par inadvertance. La preuve c’est l’âne de rabbi Pin’has Ben Yaïr qui ne mangeait pas d’une nourriture dont on n’avait pas prélevé les Maasseroth (la dîme). Donc comment se fait-il qu’Eliézer a eu besoin de museler ses chameaux pour ne pas qu’ils en viennent à voler de la nourriture ? Or nous savons bien qu’Avraham, le maître d’Eliezer, avait atteint un niveau de droiture et de piété qui n’avait pas d’équivalent. Donc c’est sûr qu’Eliézer n’avait pas besoin de les museler. Pour comprendre la suite du développement on est obligé de faire une petite introduction. Les Tossafoth enseignent que Hachem protège ces hommes d’exceptions des fautes, précisément sur des interdits liés à la nourriture. Car les aliments entrent dans le corps de l’homme, et alors ce serait une souillure pour le Tsadik s’il devait trébucher même par inadvertance sur ces interdits liés à la nourriture. Par contre pour d’autres interdits, le Tsadik ne sera pas protégé.

Sachant cela, le Kovets Chi’ourim (Pessa’him 112) enseigne un beau ‘Hidouch. Il définit preuve à l’appui, l’interdit du vol comme « extérieur » à l’objet volé. En effet, le vol est un interdit qui repose sur l’homme (le voleur). Tandis que les interdits alimentaires, par exemple une viande dont on n’a pas fait l’abattage rituel (Nevéla/Tréfa), reposent sur l’objet. Donc lorsque Tossefoth (rapporté précédemment) expliquent que le Tsadik sera sauvé des interdits alimentaires c’est précisément des interdits qui « reposent » sur les aliments eux-mêmes et non sur l’homme. Grâce à cette fine distinction, on pourra éclaircir notre passage de la Tora. C’est que le vol n’étant pas un interdit qui repose sur l’objet volé, Eliézer a bien fait de museler ses chameaux car il n’avait pas l’assurance que les chameaux ,ne mangent pas la récolte du voisinage.

Une autre réponse plus simple (le Réem), c’est qu’Avraham tenait à ENSEIGNER aux gens de sa génération que le vol est interdit dans toutes les circonstances, même vis-à-vis de ses animaux (Bien qu’Avraham soit assuré par ailleurs, que ses animaux n’en viendraient pas à manger la récolte d’autrui).

Le Talmud (Pessa’him 24) enseigne qu’un homme ne doit pas agir en pensant que Hachem lui fera un prodige ! Car Hachem a créé un monde avec ses lois propres, et il faut éviter de provoquer le Ness/miracle ! Donc Avraham n’a pas voulu faire une entorse à l’ordre général de la création, même s’il savait que ses animaux n’allaient pas se nourrir du vol.

 Chabbath Chalom et que l’on entende que des bonnes nouvelles d’Erets Israël

Que Hachem protège son peuple ainsi que les soldats à Tsion et la communauté en Gola et libère nos captifs.

A la semaine prochaine si D’ le veut.

David Gold  tél . 00 972 55 677 87 47

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