Parmi les pays à noter, les Etats-Unis et l’Allemagne, qui ont vu les actes antisémites augmenter de manière significative durant l’année 2020.
Par contre, les cas d’antisémitisme ont baissé en France, en Grande-Bretagne, en Australie et au Canada, qui sont en partie explicable par les confinements qui ont réduit la présence physique de personnes dans l’espace public.
Prof, Dina Porat, co-auteure du rapport et directrice du Centre Kantor de l’Université de Tel-Aviv, a expliqué : « C’est la réalité du Corona qui a modelé le visage de l’antisémitisme durant l’année 2020, une année tendue et mouvementée dans le monde entier. A nouveau, les préjugés, les superstitions, les peurs irrationnelles et les théories fantaisistes sont remontés à la surface avec leur cortège de manifestations d’antisémitisme parfois des plus révoltantes. Les Juifs mais aussi l’Etat d’Israël ont été accusés de diffuser le virus du Corona, comme ce fut le cas au Moyen-âge ».
Pour le Dr. Moshé Kantor, président du Congrès juif européen, la baisse des actes antisémites physiques due aux confinements a été compensée par la nette augmentation de la parole antisémite sur les réseaux sociaux ». Il a émis sa crainte que les difficultés économiques et sociales que connaitront de nombreux pays des suites du Corona ne deviennent le prétexte à une hausse des agressions physiques contre des Juifs ou des biens communautaires selon le syndrome du bouc-émissaire. Il note avec semi-ironie les accusations contradictoires attribuant aux Juifs autant la diffusion du virus que la production du vaccin, certains allant jusqu’à comparer le vaccin « produite par les Juifs » aux expériences réalisées par les médecins nazis sur les déportés.
« Nous espérons de tout coeur que ce à quoi nous assistons ne soit pas le calme avant la tempête dans les prochaines années » a rajouté Moshé Kantor.