Vidéo des missiles iraniens à longue portée qui pourraient viser Israël

L’Iran a publié de nouvelles vidéos et images de l’attaque au missile balistique à longue portée qu’il a menée en 2017 contre les positions de l’Etat islamique. La vidéo montre des membres du Corps des gardiens de la révolution islamique iranienne en train de prier puis de décompter pour lancer de nombreux missiles.

La vidéo est intéressante car elle montre le processus, du chargement des missiles sur leur lanceur au processus de lancement, ainsi que les images de drones prises par l’Iran des impacts. Cette attaque de missile a été effectuée à une distance d’environ 600 km. Ce qui montre la capacité de Téhéran à utiliser des missiles balistiques à longue portée lors d’attaques de précision.

L’Iran a mené une autre attaque à l’aide de missiles balistiques contre des dissidents kurdes en 2018, puis contre les forces américaines en Irak en janvier 2020. L’attaque contre les forces américaines a ciblé les bases où elles se trouvent et était une action en représailles pour le meurtre américain du chef de la Force des Qods du CGR Qasem Soleimani.

La République islamique menace depuis longtemps Israël et a transféré des missiles et des technologies de missiles au Hezbollah au fil des années. Il aurait également transféré des munitions à guidage de précision au groupe terroriste. Les médias américains indiquent que l’Iran a transféré des missiles balistiques en Irak à l’automne 2018 et à l’automne 2019.

La nouvelle vidéo de l’Iran montre que le 19 juin 2017, des membres du CGRI se sont rassemblés sur les sites de lancement, qui se trouveraient dans la province de Kermanshah et une zone voisine. Des roquettes de type Zolfaghar, d’une portée d’environ 700 km, ont été chargées et préparées. Ce type serait construit sur le modèle d’une fusée Fateh 110 et a été dévoilé en 2016.

Le Zolfaghar utilise du combustible solide. On pense que six ont été tirés en 2017. L’Iran affirme également que la roquette Qiam 1 a été utilisée. Il s’agit du même style que celui utilisé contre les États-Unis en janvier 2020. Testé pour la première fois en 2010, il est basé sur une fusée de style Shahab d’une portée de 800 km. Plus lourde et plus longue que le Zolfaghar, c’est une arme à combustible liquide. Il a une ogive de 750 kg, par rapport à celle du Zolfaghar, estimée à 500-600 kg.

Pourquoi l’Iran publie-t-il de nouvelles vidéos aujourd’hui ? En partie parce qu’il veut montrer que les sanctions américaines n’ont pas découragé son programme de missiles. Même s’il s’agit de vieilles vidéos, l’idée est de transmettre les capacités de l’Iran.

En l’absence de nouveaux tests ou utilisations de missiles balistiques, le concept est de le garder «toujours vert» en montrant de nouvelles photos. Il y a aussi probablement un message ici pour Israël. Cela est dû aux récents messages étrangers sur les réseaux sociaux et aux rapports selon lesquels les sanctions américaines contre la Syrie et d’autres questions attisent les tensions. L’Iran s’est vanté dans le passé de drones et de missiles à longue portée.

L’Iran a transféré plusieurs types de ses drones en Syrie et au Hezbollah au fil des années. En février 2018, un drone iranien a envahi l’espace aérien israélien et a été abattu. Téhéran a utilisé des drones en 2018 lorsqu’il a tiré des missiles sur des dissidents kurdes en Irak. On ne sait pas s’il a utilisé des drones lorsqu’il a frappé des bases américaines, mais il vise clairement ces capacités à plusieurs niveaux.

Téhéran a également utilisé sa technologie de missiles balistiques et de drones contre l’Arabie saoudite, effectuant de nombreuses attaques entre 2017 et 2019. Les États-Unis ont indiqué qu’une partie de cette technologie était déplacée sur des bateaux ou de petits navires au large du golfe d’Oman.

Très peu de pays ont le niveau de capacité technique de l’Iran : capable d’utiliser des missiles de précision à longue portée et des drones. L’Iran affirme que ses derniers missiles sont précis jusqu’à 10 mètres. Si cela est vrai, l’Iran aurait développé un programme de missiles très complexe et menaçant.

Cela a suscité des inquiétudes aux États-Unis et ailleurs, d’autant plus que la République islamique semble s’éloigner de ses engagements dans le cadre de l’accord sur l’Iran de 2015.