Illustration : « Fermé le Chabbath – pour les réclamations, prière de s’adresser au ministre de l’Intérieur »…
Il a fallu une nouvelle nuit blanche à la Knesset pour que finalement la loi sur la fermeture des commerces le Chabbath soit agréée ! Ce n’est que vers les 7 h 30 ce mardi matin que la procédure s’est achevée, avec toutefois un score très serré, permettant à cette loi de voir le jour.
Pour les partis religieux, cette loi représentait un casus belli : si elle n’était pas acceptée par la majorité parlementaire, ils quittaient le gouvernement – sans qu’en vérité cela puisse servir à grand-chose, si ce n’est d’entrainer le pays dans une crise politique et à de nouvelles élections, mais le principe est principe. Il n’est en effet pas admissible que les grandes villes puissent permettre l’ouverture globale des grandes surfaces le Chabbath dans un pays juif, contre tout ce qui a été admis jusqu’à présent dans le pays, et forçant les petits commerçants à ouvrir eux aussi, par la force des choses.
En fait, la compréhension de l’importance d’une telle loi, entravant des velléités de diverses municipalités de permettre localement cette infraction au statu-quo (et certaines l’ont déjà fait), dépasse largement le secteur religieux : nombreux sont les individus qui, bien que non-pratiquants, ont exprimé leur adhésion à une telle loi.
Et la majorité a bien du l’accepter, de gré ou de force. En particulier le groupe Israël Béténou, bâti sur des ressortissants russes fort peu porté à la chose (d’autant plus que nombre d’entre eux ne sont pas juifs…), qui, sous la direction du ministre de la Défense, Avigdor Liebermann, s’est opposé avec force à cette loi.
Un membre du Likoud en a fait de même, Mme Sharren Haskel (fille de Mme Fabienne Ben Ezra, originaire du Maroc…), refusant de voter avec l’ensemble de son parti, lequel a tenté de la rejeter de ses rangs.
Après le problème posé par le deuil de Yehouda Glick, qui vient de perdre sa femme, un autre deuil a frappé un autre député la veille du vote, mettant à nouveau à mal la majorité gouvernementale.
Mais, donc, la loi a été acceptée. Dire qu’elle servira à grand-chose n’est pas tout à fait possible (et Nethaniahou l’a déclaré de manière officielle), mais au moins officiellement, l’Etat d’Israël a fait preuve de fidélité à sa foi, et sans doute le respect du Chabbath sera-t-il un peu mieux assuré à présent.
Toutefois, elle n’intervient qu’à partir de son adoption – donc les villes qui ont déjà permis l’ouverture de grandes surfaces pourront continuer à le faire. Dans les faits, elle donne au ministre de l’Intérieur le droit d’intervenir et d’interdire un changement dans le statu-quo local.