Responsable de la défense d’Israël : une guerre probable en 2017, uniquement si une frappe préventive devient nécessaire contre le Hezbollah
Un responsable central de la défense israélienne a déclaré que Tsahal reste prudemment optimiste sur le fait de traverser l’année à venir sans devoir conduire d’opérations de combat majeurs, à moins qu’une frappe préventive contre l’organisation terroriste chiite basée au Liban (et en Syrie) ne devienne nécessaire, révèle le Defense News de lundi.
« La probabilité d’une guerre en 2017, si on parle de façon très générale, reste faible », déclare ce responsable, mais en ajoutant une mise en garde : « Du fait de la dynamique de l’escalade, on pourrait se retrouver impliqués au moins dans une »
Le responsable a déclaré à Defense News qu’Israël a besoin de calculer avec précaution ses faits et gestes, puisqu’il fait face à des menaces du Hezbollah au nord, du Hamas au Sud et de l’Autorité Palestinienne au centre, ainsi que bien plus loin de ses frontières- à cause des menées terroristes et balistiques du régime de Téhéran.
Cet expert en fonction a expliqué que chacun de ces fronts reste volatile et qu’il requiert une attention minutieuse.
Il a affirmé que, bien que la source la plus probable d’instabilité risque de provenir de l’AP dans la bande occidentale de Judée-Samarie et que le conflit le plus facile à déclencher est celui qui nous oppose au Hamas, la Force la plus colossale à laquelle Israël est confronté, reste le Hezbollah en tant que supplétif de l’Iran, qui combat en Syrie pour le compte du Président Bachar al Assad. Un autre scénario possible serait l’introduction d’une « bombe sale » de provenance iranienne, en Judée-Samarie, c’est pourquoi, malgré la signature du JCPOA avec l’Iran, le 14 juillet 2015, la menace nucléaire continue d’être bien réelle et à effets potentiellement dévastateurs immédiats pour Israël.
Il affirme que c’est bien le cas, malgré le fait que le Hezbollah a subi des pertes humaines en masse au cours de la guerre civile syrienne, qui a commencé en 2011. Il estime que même après avoir perdu plus de 1700 combattants dans les combats – et avec environ plus de six mille blessés et mutilés – l’organisation dispose d’approximativement 8.000 hommes présents en Syrie actuellement. Le Hezbollah n’a pas, pour autant, arrêté ses préparatifs de guerre et son recrutement à l’encontre d’Israël.
« Nous ne voulons pas attendre le premier jour de la guerre [pour mener une action]a t-il dit, et puisque le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, n’a de cesse de parler, parler, parler, à peu près chaque semaine du jour où lui et son groupe vont conquérir Israël… Pourquoi donc attendre? Pourquoi lui laisser le moindre sentiment qu’il serait assez fort pour cela? »
Ce responsable de la défense conclu que la principale inquiétude d’Israël consiste à savoir ce qui se passerait si et quand la Russie et d’autres Etats présents quitteraient progressivement la Syrie ou y réduirait leurs forces, laissant la scène grande ouverte pour que l’Iran et le Hezbollah ne prennent encore plus confiance en eux et se sentent plus puissants dans les orientations du régime en place.
« Ce ne serait pas une bonne conclusion mise à cette histoire », dit-il.
Comme The Algemeiner l’a révélé dimanche, le Hezbollah a carrément rejeté l’accord de cessez-le-feu négocié par Moscou-Ankara en Syrie – qui a été approuvé à l’unanimité par le Conseil de Sécurité de l’ONU, samedi – à cause de l’insistance de la Turquie sur le fait que tous les combattants étrangers devaient sortir du pays déchiré par la guerre, même avant que les pourparlers de paix ne débutent entre Assad et les forces rebelles à Astana (Kazakhstan).
Ce responsable a aussi suggéré que les forces du Hezbollah à la solde de l’Iran en Syrie, disposant d’armes de plus en plus sophistiquées, pourraient aussi bien retourner leurs armes contre la Russie, en particulier leurs systèmes d’armements anti-aériens. » Quand une organisation obtient des systèmes d’armes qui sont très puissants, cela devient un problème pour chacun d’entre nous. C’est un problème quand cette organisation décide d’utiliser ces armes contre un avion de ligne ».
Spetsnaz russe portant l’écusson du Hezbollah sur son treillis.
Il a ajouté : « Si j’avais l’occasion de donner un avis au Président Poutine, je lui dirais : « Vous devriez garder un oeil sur le Hezbollah si vous voulez garder un Moyen-Orient stabilisé afin de conserver vos mises en Syrie ».
La dernière fois qu’Israël est entré en guerre contre le Hezbollah, c’était à l’été 2006. Au cours d’un événement l’an dernier, marquant le 10ème anniversaire de cette Seconde Guerre du Liban, d’une durée de 34 jours, l’adjoint au chef d’Etat-Major de Tsahal,le Maj. Gen. Yair Golan avait déclaré que lors de la prochaine confrontation, le Hezbollah disposerait de 4 fois la quantité d’ogives explosives avec lesquelles bombarder la zone métropolitaine du Grand Tel Aviv.
Il a ajouté, cependant, que : « Nous sommes le pays le mieux équipé pour réagir à des scénarios d’urgence absolue… Le commandement du front intérieur prépare des directives pour tous les organismes ayant autorité en Israël, et nous n’avons qu’à nous assurer que chacun fasse son job comme il faut et comme nous l’avons planifié. Israël dispose du’nu système d’alarme d’urgence sans équivalent dans le monde, qui fait que les civils savent pertinemment comment réagir et ce qu’il faut faire ».
Par Ruthie Blum
Adaptation : Marc Brzustowski pour http://jforum.fr/2017-une-guerre-preventive-contre-le-hezbollah.html#LCXtLJOzjHz8yfDG.99