Message de l’Admour de Kalov chlita – Pessa’h 5785
Le royaume égyptien était autrefois un immense empire, doté de nombreux sorciers, médecins, et de constructions imposantes, célèbres jusqu’à aujourd’hui.
Le souverain égyptien fit graver sur son emblème national cette phrase : « C’est ma propre force, c’est le pouvoir de mon bras, qui m’a valu cette richesse. »
Il se prenait pour une divinité et déclara : « Mon fleuve est à moi, c’est moi qui me le suis fait. » Il s’insurgea contre D’ en affirmant : « Quel est cet Éternel dont je dois écouter la parole ? »
L’exil du Da’ath
Lorsque les Bené Israël étaient en Égypte, en plus de la servitude matérielle, leur Da’ath, leur conscience juive, était elle aussi en exil.
La pensée égyptienne prétendait qu’on pouvait surpasser Hachem, comme ils le disaient : « Agissons avec sagesse contre Lui. » Par la ruse et le mensonge, ils asservirent Israël et firent tout pour les empêcher de fuir.
Ainsi, Hachem voulut qu’ils ne soient pas libérés par des moyens naturels, comme pour Pourim, mais uniquement par des miracles évidents, pour leur apprendre que seule la main divine dirige tout.
Deux Mitsvoth libératrices : Pessa’h et la Brith Mila
Pour extraire Israël de l’impureté, Hachem leur donna deux Mitsvoth : le Korban Pessa’h et la Brith Mila.
En accomplissant le Korban, ils montrèrent qu’ils ne craignaient pas le danger physique, et par la Mila, qu’ils n’avaient pas peur de l’humiliation morale.
Grâce à cela, ils se renforcèrent dans leur Émouna, et Hachem les libéra d’Égypte à main forte, malgré la volonté des Égyptiens.
La Émouna : clé de la Gueoula
Rachi (Chemoth 14,15) au nom du Midrach (Mekhilta) enseigne : « Israël n’a été sauvé d’Égypte que par le mérite de la Émouna. » (Chemoth 4,31)
Par leur foi, ils méritèrent la délivrance.
Pourquoi Moché ? L’humilité comme mérite
La Gueoula eut lieu par le biais de Moché Rabbénou, le plus humble des hommes. Il déclara : « Qui suis-je pour aborder Pharaon ? » (Chemoth 3,11)
Hachem répondit (v.12) : « Ceci te servira à prouver que c’est Moi qui t’envoie. » Le signe qu’il est digne, c’est son humilité.
Pourquoi le mont Sinaï ?
Le dévoilement divin se fit au mont Sinaï, la plus humble des montagnes. Le ‘Arvé Na’hal explique que son nom vient du sné, un petit arbuste qui poussait là-bas.
Incroyablement, chaque roche de la montagne contenait une forme de sné : plus on cassait la pierre, plus on y retrouvait une image d’arbuste, symbole d’humilité enracinée.
Le message : plus l’homme est humble, plus il trouve des trésors en lui-même. Comme sur le Sinaï, plus on brise, plus on révèle.
La noyade des Égyptiens et la fierté brisée
Lors de l’ouverture de la mer, les Égyptiens et leurs chevaux furent engloutis. Or les chevaux étaient leur fierté et symbole de puissance.
Les Bené Israël chantèrent : « Chantons l’Éternel… coursier et cavalier, Il les a lancés dans la mer » (Chemoth 15,1).
Erets Israël : la terre de la foi
Ils méritèrent ensuite d’entrer en Erets Israël, opposée spirituellement à l’Égypte.
« Le pays où tu vas n’est pas comme l’Égypte… c’est un pays abreuvé par les pluies du ciel » (Devarim 11,10-12) : là-bas, on dépend totalement d’Hachem.
La Matsa : pain de foi et d’humilité
À Pessa’h, on consomme le Lé’hem ‘Oni, le pain de misère, pour purifier le cœur.
Le Zohar (partie 2, 183b) dit : « La Matsa est un aliment de Émouna. » Comme un pauvre qui attend la délivrance d’Hachem, on apprend la dépendance totale envers Lui.
La Matsa, fine et non levée, symbolise aussi l’humilité. C’est une segoula pour l’acquérir.
La nuit du Séder : nuit d’humilité
On dit : « Ma nichtana halaïla hazé… » : pourquoi cette nuit est-elle différente ?
Elle renforce en nous la dimension de « Ma » – « que sommes-nous ? » (Chemoth 16,7), comme le dirent Moché et Aharon.
Cette nuit révèle l’humilité du peuple juif et les bienfaits en découlant.
‘Hag Pessa’h cachèr vesaméa’h !