Yvonne Deltour, une Juste reconnue par la Ville d’Enghien-les-Bains

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Yvonne Deltour est morte depuis 44 ans. En 1977, à titre posthume, la courageuse enghiennoise fut reconnue Juste parmi les Nations par l’État d’Israël. Son nom est ainsi gravé à Jérusalem, au Mémorial Yad Vashem, des martyrs de la Shoah, ainsi qu’à Paris, sur le Mur des Justes.

La commune d’Enghien n’a pas oublié son courage et sa prise de risque dans la cité thermale pendant l’Occupation. Dimanche 29 avril, à l’occasion de la journée de la Déportation, la ville rendra hommage à cette habitante.

Une stèle dévoilée dimanche 29 avril

Une stèle sera dévoilée, à 11h15, au 6, rue Malleville, à l’endroit où se trouvait autrefois la colonie de vacances Les Peupliers. C’est à cet emplacement que la directrice de l’établissement recueillit et sauva une trentaine d’enfants juifs, dont les parents avaient, pour la plupart, déjà été déportés dans les camps d’extermination nazis.

La cérémonie sera dirigée par Philippe Sueur, maire (Lr) d’Enghien-les-Bains, en présence de Pierre Osowiechi, vice-président du Comité français pour Yad Vashem ainsi que de Viviane Lumbroso, secrétaire générale adjointe du Comité français pour Yad Vashem. Des enfants recueillis par Yvonne Deltour sont annoncés à ce rassemblement.

Le récit

Lorsqu’en 1941 le bruit courut que la colonie d’Enghien acceptait toujours les Juifs, l’organisation de sauvetage du Comité Amelot (constitué pour secourir des Juifs émigrés, dont le siège était situé 36, rue Amelot à Paris) commença à envoyer à Enghien, des enfants dont les parents avaient été déportés et dont la colonie Les Peupliers assumait les frais de séjour.

La plupart d’entre eux y vécurent jusqu’à la Libération. Yvonne Deltour hébergeait aussi des enfants juifs placés par leurs parents, même si ces derniers ne pouvaient pas payer les frais, ou seulement une toute petite partie.

Elle était mue par des considérations humanitaires et non par le désir de gagner de l’argent, et elle poursuivit son action courageuse au mépris du danger qu’elle courait, danger dont elle était parfaitement consciente, alors qu’Enghien était le siège de la Kommandantur.

Après la guerre, Mordechai et Marie Weisberg, dont deux enfants, Félix et Serge, avaient passé trois ans aux Peupliers, feront état du dévouement d’Yvonne Deltour.

Le maire de l’époque, Charles Bigou, témoigna lui aussi de ses activités de sauvetage, tandis que la directrice de l’école locale de filles évoqua le travail courageux d’Yvonne Deltour qui, dans des conditions difficiles et sans chercher de compensation matérielle, abrita des enfants dont les familles étaient persécutées par les Allemands.

(sources : Dictionnaire des Justes de France).

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