L’assistant parlementaire d’un sénateur PS soupçonné d’apologie du terrorisme
Yacine Chaouat, assistant parlementaire de Roger Madec, sénateur de Paris, est accusé d’avoir posté des appels au djihad et des images d’égorgement sur Facebook. Une enquête préliminaire a été ouverte.
Ce n’est pas n’importe quel «assistant parlementaire» qui se retrouve sous le coup d’une enquête du parquet de Paris pour soupçon d’apologie du terrorisme. Yacine Chaouat, collaborateur du sénateur PS de Paris, Roger Madec, se retrouve aujourd’hui ciblé par l’antiterrorisme pour ses activités sur Facebook. Sur sa page, des messages contenant notamment des appels au djihad et des images d’égorgement ont été postés, selon le Canard Enchaîné.
L’alerte a été donnée par une responsable associative qui se décrit comme une «militante du dialogue interreligieux». Une enquête préliminaire a été ouverte le 25 janvier, et les investigations ont été confiées à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP). Elles portent en particulier sur des soupçons de consultation de sites djihadistes et de propagation de thèses véhiculées par l’État islamique.
Les enquêteurs cherchent toujours à savoir s’il est bien l’auteur de ces messages, et s’il n’a pas été victime d’une usurpation d’identité. «Si les faits sont avérés, ils sont inquiétants. On est très clairement sur de l’apologie du terrorisme», a expliqué une source proche de l’enquête à L’Express. Yacine Chaouat n’a pas été entendu par les enquêteurs.
Selon le sénateur Roger Madec, qui travaille avec Yacine Chaouat, ce dernier «dément formellement les accusations». «Il m’a dit qu’il avait un compte qu’il avait clôturé, puis rouvert, mais je ne suis pas expert en Facebook», a affirmé l’élu à L’Express, indiquant également qu’il «agira en conséquence» si les faits sont avérés.
Au cœur d’une polémique en 2015
Yacine Chaouat avait déjà été au cœur d’une polémique en 2015. À peine nommé par le patron de la rue de Solférino, Jean-Christophe Cambadélis, «secrétaire national adjoint» du parti à l’«Intégration républicaine», ses camarades apprenaient qu’il avait été condamné à six mois de prison avec sursis et 18 mois de mise à l’épreuve pour violences conjugales aggravées sur sa conjointe en mars 2010. Sous la pression, il devait démissionner dans la foulée. En 24 heures.
À l’époque, il écrivait sur Facebook: «C’est avec tristesse que je constate que dans la France d’aujourd’hui, on n’a pas droit à une deuxième chance quand on est musulman.» Yacine Chaouat dénonçait alors «une double peine», et estimait avoir «payé sa dette». «C’est ce contexte notamment politique qui l’a projeté dans ce qu’il est aujourd’hui et qui a créé une haine chez lui. Il s’est renfermé sur lui-même et sa famille», analyse la responsable associative à l’origine du signalement.
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