« Y a de la joie dans l’air »

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Autour de la table de Chabbath, n° 353 Haazinou, Souccoth

La fête de Souccoth est le «temps de notre joie» comme on le dit dans la prière et dans les versets de la Tora: « Et tu seras joyeux». Or comment peut-on atteindre cette joie alors que la vie est remplie d’une manière générale de beaucoup de tracas ? Est-ce le « toujours plus», les bons plats et toutes sortes de plaisirs qui vont amener l’homme au bonheur ? Qu’en dites-vous ? Il semble que la Tora vient nous dévoiler, en partie, la solution de notre problème en disant: « Sors de ta maison fixe et rentre dans une cabane éphémère !» En fait, l’homme doit SORTIR de sa maison habituelle pour résider dans une petite cabane toute frêle durant les 7 jours de Souccoth. C’est un message universel, un homme doit placer sa confiance dans le Ribono chel ‘Olam et non dans ses biens et réussites matérielles. Car la Soucca symbolise la protection de D’ durant les 7 jours de fête. Comme l’écrit le saint Zohar, la Souccca c’est : «L’ombre de la Emouna/foi». Il existe une Halakha qui explique qu’un homme doit voir la nuit au travers de son toit/skhakh les étoiles. C’est la preuve de la fragilité de notre cabane. Et lorsque tout est branlant dans la vie, vers qui l’homme se tournera ? Vers son docteur, ou quelqu’un d’autre?  Souccoth c’est la réponse de la Tora, «tourne-toi vers ton Créateur et pas vers le matériel»! Et si tu fais ainsi, alors il y a de l’espoir que tu accèderas à la vraie joie ! Comme l’écrit le ‘Hovoth Halevavoth (cha’ar habitakhon 1) «L’essence de la foi amène l’homme à la tranquillité d’esprit !» Il ne s’agit pas du «tout va très bien madame la marquise…» Mais d’un sentiment profondément ancré dans l’homme qui sait, plus ou moins consciemment qu’il existe la Providence divine. Car sans cette confiance minimale l’homme devrait être dans une angoisse constante ! Comme dit le Or Ha’haim (Chemoth 22,6) «il n’existe pas un seul instant dans la vie de l’homme sans que Hachem agisse au niveau corporel ainsi que des besoins de chacun d’entre nous». Cependant, pour accéder à ce niveau de confiance, d’une manière consciente, il faut se tourner vers Lui ! Car comme le bébé n’a d’yeux que pour sa mère qui va l’allaiter, de la même manière le tsadik aura les yeux tournés vers Hachem Qui l’aidera dans ses occupations. C’est certainement la raison pour laquelle, explique le rav Biderman chlita, que les Sages ont institué de faire la prière pour la pluie à Souccoth (Hochanoth), car la parnassa de l’homme, symbolisée par la pluie, dépend de nos prières, et de notre niveau de confiance en D’. Dès que l’homme a accédé à cette confiance, alors toutes les petites (et grandes) angoisses de la vie seront repoussées et pourront laisser place à la vraie joie: celle du contentement de soi, de ses réussites personnelles.

On pourra apprendre une autre manière d’accéder à cette joie, au détour d’un très court passage du Talmud. Il est enseigné qu’un veau s’est détourné du troupeau qui se dirigeait vers l’abattage. Ce jeune bovin se blottit alors auprès de rabbi Yehouda Hanassi et il pleura. Le rav se pencha vers l’animal et lui dit à l’oreille : « Vas vers la boucherie, car c’est pour cette raison que tu as été créé« , et le bovin rejoindra ses compères. La suite sera que des cieux on sera très pointilleux vis-à-vis de Rabbi, et depuis lors il souffrit de nombreux maux, à cause de cette parole malencontreuse.

Le Mashguia’h de la Yechiva de Lakewood aux USA, le rav Wachtfogel zatsal, demande : que reproche-t-on au juste à Rabbi ? La Guemara (dans Berakhoth) enseigne que la destinée d’un animal (cachère) est de finir à l’abattoir afin de nourrir la population. C’est normal qu’un animal finisse à la boucherie, donc pourquoi le Ciel l’a puni ? Et même si on sait que D’ est très regardant vis avis des Tsadikim et que leur moindre petit écart est susceptible de provoquer une sanction, Il ne reste qu’il n’y a punition, de la part de D’, que s’il y a faute. Or dans notre cas, vraisemblablement Rabbi n’avait rien à se reprocher. Le Mashguia’h répond qu’après que l’animal se soit blotti sous les habits de Rabbi, il aurait dû se comporter vis-à-vis de cette créature avec miséricorde. Le fait qu’il ait rejeté l’animal, alors qu’il demandait sa grâce, c’était aller contre ce trait de caractère qu’est la mansuétude.

D’après ce développement le rav explique un des fondements de la fête de Souccoth. En effet, lorsque l’on rentre dans la Soucca on vient se blottir auprès de la Providence divine. Comme on l’a vu, la cabane s’appelle « Tsilta DéEmnouta » l’ombre de la foi. En rentrant dans la Soucca, on recherche la protection divine et la mansuétude de Hachem qui se déversera sur nous. Même si je n’étais pas si méritant l’année dernière, il reste qu’en rentrant dans la Soucca je recherche la protection de D’. Et même si, lors des fêtes solennelles de Roch Hachana et de Yom Kippour, il se pourrait, qu’à D’ ne plaise, il n’y ait pas un bon jugement, on réclamera à D’ Sa clémence et on invoquera Sa mansuétude. C’est aussi une des raisons pour laquelle la fête de Souccoth suit directement le jour de Kippour. Car si au grand jamais on aurait mérité un exil (Galout) pour l’année à venir, le fait de sortir dès à présent en dehors de la maison, cela montre qu’on applique sur soi cette peine de Galout afin de ne pas à l’avoir durant l’année à venir…

N’est-ce pas une autre bonne raison d’être joyeux durant cette période bénie du Ciel? Cette année, on vous fera profiter d’une histoire véridique remontant à deux siècles et rapportée par le rav Rozin Chlitta d’Elad. Il s’agissait du frère du Gaon de Vilna, rabbi Avraham. On connait tous la fantastique assiduité du Gaon dans l’étude de la Tora. Il était connu qu’il ne dormait que deux heures par jour, tout le reste était consacré au Limoud de la Tora ! Ce n’est pas pour rien que son élève écrivait sur lui qu’il avait la visite fréquente du prophète Eliahou ainsi que des anges du service divin qui voulaient lui dévoiler des secrets de la Tora ! Son frère était aussi un grand Talmid ‘Hakham, il habitait dans les faubourgs de Vilna. Pourtant, la plupart du temps, il se trouvait auprès de son frère pour apprendre la Tora. Le Gaon quant à lui, pressait son frère qu’il vende sa maison pour acheter une nouvelle maison beaucoup plus proche de la sienne afin de lui faciliter ses allers retours. De plus, cela permettrait à rabbi Avraham de rentrer plus rapidement à sa maison et d’être plus présent dans sa famille. Rabbi Avraham répondit qu’il était prêt à vendre sa maison mais qu’il devait demander d’abord le conseil de son épouse. Le Gaon joignit une lettre à sa belle-sœur l’empressant d’accepter la proposition de son mari. Rabbi Avraham et sa femme eurent une discussion à ce sujet et la femme répondit à son mari : « Tu sais bien qu’au départ de notre mariage nous habitions dans le centre de la ville à côté de la grande synagogue. Tu te rappelles bien qu’une année, à l’approche de Souccoth, on ne trouvait aucun Etrog dans toute la ville et dans les environs de Vilna ! D’une manière générale, les commerçants amenaient les Etrogim d’Italie. Or cette année-là, c’était la pénurie complète et aucun Etrog dans toute la région ! Toutefois, quelques jours avant le début de la fête, est arrivé à Vilna un commerçant avec un magnifique Etrog. Seulement il le vendait 50 roubles ! Cette somme était colossale, et même la communauté toute entière refusa la transaction. Te connaissant, je savais que cela te ferais le plus grand plaisir que l’on achète cet Etrog pour la fête ! J’ai demandé au vendeur s’il était prêt à me le céder et après la fête avec l’aide de D’ j’allais le payer. Pour cela, j’étais prête à vendre notre maison ! La fête est arrivée, tu es rentré à la maison et tu as vu trôner sur notre table le magnifique Etrog ! Tu me demandas, alors, comment je l’avais acheté. Je ne t’ai rien caché de la transaction avec ce commerçant italien : l’Etrog contre une partie de la maison! Tu t’étais alors enthousiasmé d’avoir une femme aussi valeureuse et pieuse, prête à vendre sa maison pour accomplir la Mitsva de Hachem ! Finalement, juste après la fête on a vendu notre maison et ainsi payé au commerçant la somme. Puis, avec la différence, on a racheté une plus petite maison excentrée du centre de la ville. Depuis, chaque fois que je vais dans la synagogue, je passe devant notre ancienne maison et j’ai des larmes de bonheur qui me coulent sur le visage, parce que j’ai préféré la Mitsva, au confort d’une maison plus spacieuse et mieux placée ! Or aujourd’hui, que mon mari me demande de déménager dans le centre de Vilna, pour tout l’or du monde je ne changerais pas ma petite maison qui me rappelle toute ma Messirouth Néfech (sacrifice) pour la Mitsva! »

Le Gaon en entendant les paroles de sa valeureuse femme donnera raison à sa belle-sœur. A bien cogiter

Coin Halakha: Durant les 7 jours de la fête, on mangera, boira et dormira sous la Soucca (les hommes). Cependant d’après la loi stricte, on pourra manger et boire (boissons, fruits et viandes ainsi qu’un peu de gâteaux) en dehors de la Soucca. Pour le pain, jusqu’à une quantité d’un volume d’un œuf (60 gr.) on pourra en manger en dehors de la cabane. Par contre, on évitera de dormir même un petit somme à l’extérieur de la Soucca ! Dans le cas où les conditions climatiques ne le permettent pas (froid, intempéries) on pourra dormir à la maison.

‘Hag Cacher et Saméa’h/joyeuse pour tout le Clall Israël, qu’on mérite de passer de belles fêtes de Souccoth

Si D.ieu Le Veut on se retrouvera après les fêtes.

David Gold

Une berakha à David Lelti et à son épouse dans tout ce qu’ils entreprennent et pour l’éducation des enfants

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