Les vraies colonies illégales

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par Bassam Tawil – Gatestone

Les constructions dans les colonies juives de Cisjordanie et dans certains quartiers de Jérusalem ont presque toujours eu lieu dans le cadre de la loi et conformément aux autorisations délivrées par les autorités compétentes ; les constructions palestiniennes en revanche, sont illégales à tous les sens du terme.

L’objectif des Palestiniens est de créer un état de fait irréversible sur le terrain. L’énormité du projet oblige à poser la question : qui a financé ces villes dans les villes ? Et pourquoi ? Il y a de bonnes raisons de penser que l’OLP, certains Etats arabes et musulmans, mais aussi l’Union européenne, sont à l’origine de l’initiative palestinienne.

L’avant-poste juif d’Amona et ses 42 familles, suscite aujourd’hui une controverse passionnée aussi bien en Israël qu’à l’international. Apparemment, les colonies ne sont un « obstacle majeur à la paix » que lorsqu’elles sont juives.

L’UE, certains gouvernements et organisations islamiques financent la construction de colonies palestiniennes illégales, tout en exigeant qu’Israël cesse de construire des logements pour les familles juives à Jérusalem et dans les colonies existantes en Cisjordanie.

L’hypocrisie et la malveillance de l’UE et de la communauté internationale sur la question des colonies israéliennes s’affichent sans fards. Cette hypocrisie est également le fait des grands médias occidentaux qui voient s’ériger progressivement les colonies palestiniennes autour de Jérusalem, mais ont choisi de ne faire état que des constructions juives.

Alors que la communauté internationale continue de stigmatiser Israël pour ses nouvelles constructions dans les colonies juives, les Palestiniens eux, ont édifié en toute quiétude des quartiers entiers en divers endroits de la Cisjordanie et de Jérusalem. Ce désintérêt manifeste des occidentaux envers les projets immobiliers palestiniens à l’inconvénient de gommer une différence cruciale entre les deux dynamiques : les nouvelles constructions juives au sein des colonies existantes en Cisjordanie et à Jérusalem ont presque toujours eu lieu dans un cadre légal et conformément aux autorisations délivrées par les autorités compétentes ; les projets palestiniens en revanche sont illégaux à tous les sens du terme.

Derrière cette stratégie immobilière qui ne respecte aucune norme technique, architecturale ou urbaine, les Palestiniens n’ont qu’un but : créer un état de fait irréversible sur le terrain.

Une rapide visite des collines qui environnent Jérusalem au nord, à l’est et au sud donne un aperçu des chantiers colossaux qui sont en cours. Dans la plupart des cas, des immeubles de grande hauteur se juxtaposent sans permis, sans planification ni respect aucun des règles de sécurité.

L’avant-poste juif d’Amona qui, au centre de la Cisjordanie, abrite 42 familles juives, fait actuellement l’objet d’une controverse ardente tant en Israël qu’à l’international. En 2006, la Cour suprême d’Israël a déclaré cet avant-poste illégal au regard de la loi israélienne, car il est situé sur des terres privées palestiniennes. En 2014, la Haute Cour a donné deux ans au gouvernement pour évacuer et démolir cet ensemble d’habitations.

En Israël, Amona démontre que personne n’est au-dessus de la loi. L’indépendance du système judiciaire israélien est pratiquement sans égale.

Mais alors que la polémique bat son plein en Israël sur le sort d’Amona, les Palestiniens tournent en dérision lois et règlements d’urbanisme pour édifier en toute illégalité d’impressionnants complexes urbains. Apparemment, les colonies ne sont un « obstacle majeur à la paix » que lorsqu’elles sont juives.

Depuis plusieurs années, les Palestiniens, aidés en cela par des donateurs occidentaux qui considèrent que seule la construction juive est un anathème, travaillent nuit et jour à rendre irréversible une sorte d’avènement urbain, soit sous forme de maisons individuelles, soit plus surement en édifiant une masse imposante d’immeubles de grande hauteur. L’énormité du projet oblige à poser la question : qui finance ces impressionnantes villes dans la ville ? Et pourquoi ?

Il y a de bonnes raisons de croire que l’OLP, certains Etats arabes et musulmans, et en particulier l’Union européenne sont à l’origine des initiatives immobilières et urbaines palestiniennes.

Ironie du sort, ces chantiers passent par des vols de terrains qui appartiennent à des Palestiniens.

Les constructions palestiniennes ont lieu principalement dans la zone C de la Cisjordanie, soit la portion de territoire qui, selon les accords d’Oslo, relève du contrôle exclusif d’Israël. Mais elles se sont également multipliées en bordure de Jérusalem, au nord, à l’est et au sud, sous forme de villages clés en main qui ne laissant à la ville qu’une seule option pour s’étendre : l’ouest. Ce collier géant de béton n’a été constitué que dans un seul but : entourer et étouffer le Jérusalem juif.

Des quartiers arabes bondés de gratte-ciel ont donc surgi autour de Jérusalem. Parfois, quelques pas à peine séparent certains bâtiments des autres. La plupart ne disposent pas de systèmes d’égouts adéquats. Le prix de ces appartements varie de 25 000 $ à $ 50,000 USD (23 à 46 000 euros). Des prix dérisoires par rapport au coût réel des appartements à Jérusalem. Trouver un trois pièces à moins de 250 000 $ US (230 000 €) dans un quartier juif ou arabe de Jérusalem – on parle ici des quartiers légaux – relève de l’exploit.

Au nord de Jérusalem, les nouveaux quartiers sont situés à Kufr Akab, Samiramis, Kalandya, Beit Hanina, Shufat, Ras Khamis et Anata.

Au sud et à l’est de la ville, à Ras Al-Amoud, A-Tur, Al-Zaim, Jabal Mukaber et Um Tuba, d’autres nouveaux quartiers ont surgi avec la même rapidité déconcertante. Ces zones sont situées aux limites municipales de Jérusalem. Sauf coup d’arrêt donné à ces constructions illégales, Jérusalem sera bel et bien assiégé au nord, à l’est et au sud. Les responsables de la municipalité de Jérusalem reconnaissent eux aussi que, sauf action immédiate, Israël aura perdu la guerre des constructions palestiniennes illégales.

Inquiet, le maire de Jérusalem, Nir Barkat, a, dans une mesure sans précédent, saisi la Cour Suprême pour que la ville obtienne le droit de démolir 14 structures construites illégalement à l’est de Jérusalem.

Point très important, la population arabe ne souffre pas de crise du logement ; cette frénésie immobilière illégale est politique : il s’agit d’afficher à la face du monde que Jérusalem est une ville arabe, et non pas juive. En réalité, les appartements sont vides : la demande réelle est inexistante.

Qui est derrière cette vague sans précédent de constructions illégales ? Selon les habitants arabes de Jérusalem, bon nombre de ces « promoteurs immobiliers » sont en réalité des voleurs et des voyous qui ont entrepris de mettre la main sur des terres appartenant à des familles palestiniennes ou sur des terres dont les propriétaires vivent à l’étranger. Ils soulignent également que l’UE, l’OLP et certains gouvernements arabes et islamiques financent les projets.

« Ils repèrent un terrain vague et le clôturent pour se l’approprier », a déclaré un propriétaire dont le terrain a été « confisqué » par des entrepreneurs illégaux.

« Ils expliquent que si ça ne nous plaît pas, on peut aller au tribunal, sachant que le temps qu’une procédure se mette en place, ils auront réussi à construire un autre grand bâtiment et même à vendre quelques-uns des appartements.

« Beaucoup de propriétaires fonciers arabes se sentent impuissants. Ils s’entendent dire qu’il est de leur devoir national de construire autant que possible sur un terrain vide, car sinon les Juifs finiront par le faire. »

Les Palestiniens estiment qu’en quelques années, plus de 15.000 logements illégaux ont ainsi été construits autour de Jérusalem dans le cadre d’un plan concerté d’encerclement de la ville. La construction se poursuit en ce moment, sans relâche. Un financement partiel provient de l’Autorité palestinienne (AP) et de pays arabes comme le Qatar, l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, le Koweït et d’autres riches Etats pétroliers du Golfe. Toutefois, les Palestiniens se plaignent sans cesse que le financement arabe et islamique demeure inférieur aux attentes.

Dans la zone C, soit 60% de la Cisjordanie, l’Union européenne, qui dénonce aigrement l’illégalité des implantations juives, finance ouvertement les constructions illégales des Palestiniens. L’UE plaide que le soutien qu’elle apporte à la construction palestinienne relève de « l’aide humanitaire » laquelle est admissible en droit international.

Mais l’objectif réel de l’UE est d’aider les Palestiniens à créer des états de fait sur le terrain, des situations irréversibles avant qu’un accord de paix soit signé entre Palestiniens et Israéliens. Dans cette perspective, il s’agit d’aider les Palestiniens à occuper autant de terres qu’il est possible, même si cela implique de financer des constructions illégales ou de fournir des maisons mobiles aux communautés palestiniennes sur cette portion de la Cisjordanie.

En résumé, l’UE et certains Etats Arabes et musulmans financent la construction de colonies palestiniennes illégales, tout en exigeant qu’Israël cesse d’édifier de nouvelles maisons pour les familles juives de certains quartiers de Jérusalem ou au sein de colonies existantes en Cisjordanie.

L’hypocrisie et la malveillance sans fards de l’UE et du reste de la communauté internationale sur la question des colonies israéliennes est une évidence. Cette hypocrisie se mesure également au silence des grands médias occidentaux qui voient s’ériger autour de Jérusalem des colonies palestiniennes, mais font le choix de ne rendre compte que des constructions juives.

Quarante-deux familles juives d’Amona ont le monde entier qui colle à leurs basques, mais ce même monde n’aurait rien à dire sur l’accaparement massif des terres par les Palestiniens ? Il est temps que ces agissements illégaux et ce deux poids – deux mesures soient appelés par leur nom : une trahison. Il est temps également que les Palestiniens cessent de construire illégalement des colonies dont le seul objectif est de prédéterminer un futur accord de paix.

Bassam Tawil est basé au Moyen Orient.

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