Par Ivan Rioufol
Tout le confirme : la France va devoir s’habituer à vivre à l’israélienne, c’est-à-dire dans un permanent état de guerre et de légitime riposte. Cela fait longtemps que cette constatation a été faite sur ce blog. Même si le conflit avec l’islam du sabre est d’une moindre intensité à Paris qu’à Tel-Aviv ou Jérusalem, les racines sont identiques : elles puisent dans les versets guerriers du Coran, qui appellent à tuer les juifs et les mécréants, ces êtres inférieurs et pervers. L’attaque d’un policier par un islamiste, mardi sur le parvis de Notre-Dame de Paris, est une scène souvent observée là-bas dans les rues. L’agresseur, qui a blessé sa victime avec un marteau, a crié : « C’est pour la Syrie ! ». Blessé à son tour par les forces de l’ordre, il s’est présenté en « soldat du califat ». Agé de 40 ans, cet algérien serait un doctorant en journalisme de l’université de Metz. Ce mercredi sur Europe 1, Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement, a qualifié cet acte de « solitaire » et d’ »isolé », persistant dans sa lecture désincarnée d’un djihadisme réduit à une forme de délinquance. Ce refus d’admettre la responsabilité du terreau idéologique qui produit de tels passages à l’acte, au nom d’Allah, n’aide évidemment pas la France à se protéger efficacement d’un nouveau fanatisme dont « les dieux ont soif », pour reprendre le titre du fameux livre d’Anatole France sur la Terreur de 1793.
L’attentat s’est déroulé sous les regards statufiés des vingt-huit rois d’Israël qui ornent la façade de Notre-Dame : une présence qui rappelle la communauté de destin qui unit la France à la nation juive depuis les premières siècles de l’ère chrétienne. C’est ce lien judéo-chrétien que les islamistes aimeraient d’ailleurs rompre, en faisant basculer la France de Clovis en terre d’islam. La défense des Palestiniens est une cause qui est déjà largement plus entendue, y compris auprès de membres du gouvernement, que celle des Chrétiens d’Orient, massacrés par l’islam conquérant dans l’indifférence des « consciences ». Les rituelles intifadas des cités françaises, souvent devenues des territoires où la charia pèse davantage que la loi de la République, entrent en résonance avec les intifadas qui ponctuent le conflit israélo-palestinien envenimé par le Hamas et les Frères musulmans. Bref, il faut être particulièrement cynique pour ne rien voir du choc des cultures qui fait d’Israël une nation de soldats, tandis que la France regarde ailleurs. La politique israélienne est contestable quand elle poursuit son humiliante extension sur des territoires palestiniens. Reste que sa résistance à l’islam politique est celle d’une démocratie face à un totalitarisme. La France ferait bien de s’en inspirer, dans les moindres détails, et de retrouver l’alliance perdue.
Source blog.lefigaro.fr