En ce jour, le Consul général de France à Jérusalem s’est rendu à la Yechivath Mir qui se trouve en cette ville, afin de rencontrer les nombreux étudiants d’origine française qui la fréquentent, et surtout pour prendre conscience de lui-même de ce que peut signifier un tel site d’étude de la Tora.
Et en effet, cette visite l’a très profondément impressionné : somme toute, il s’agit d’une immense Yechiva, qui occupe quelques neuf immeubles dans cette partie du quartier de la ville, et dans chacun d’entre eux il est possible de constater l’étonnante assiduité avec laquelle tous ces jeunes et ces moins jeunes s’adonnent à l’étude de la Tora. Il est question de quelques 10.000 personnes, dont un tiers seulement n’est pas marié.
Il a été accueilli par le rav Binyamin Finckel, le Machgia’h de la Yechiva, et l’une des hautes personnalités du monde de la Tora de nos jours, qui lui a souhaité bonne réussite dans son poste. Il a rencontré plusieurs membres francophones de ce site, et a pu s’assoir avec eux afin de mieux comprendre ce que signifie une telle assiduité – phénomène unique en son genre, mais que l’on peut rencontrer dans n’importe quelle Yechiva que l’on ira visiter.
L’une des personnes qui l’a accueilli a pu lui expliquer qu’à la différence d’un texte de n’importe quel grand auteur français, où finalement après la lecture première, il n’y a plus grand chose à ajouter, les commentaires des grands maitres français, Rachi et les Tossafistes, qui figurent sur chaque page du Talmud, ont une profondeur qui doit toujours encore être comprise, et qui peut supporter diverses compréhensions, à divers niveaux. De la sorte, ne serait-ce qu’entre ces deux écoles, on pourra déduire différentes conceptions du texte du Talmud lui-même, puis, en se dirigeant vers les autres commentateurs classiques, d’autres idées pourront jaillir, le tout amenant à un certain moment à s’intéresser aux incidences pratiques de ces avis, que le rav Yossef Caro a décrites dans son Choul’han ‘Aroukh, puis tous les commentaires de cet ouvrage ont continué à déduire les règles pratiques qui en découlent, le tout amenant à un monde littéraire d’une dimension inouïe, que l’on étudie à la Yechiva. Les textes de Victor Hugo n’y ont pas tout à fait droit…
Le Consul est sorti très impressionné par cette visite, qui, de son propre aveu, lui a ouvert les yeux sur la réalité juive la plus authentique, dont il n’aurait pas pu soupçonner l’existence sans cette invitation à se rendre à la Yechivath Mir.