Le Hamas vient d’élire un nouveau dirigeant issu de l’aile la plus extrême de sa branche militaire, augmentant les craintes d’une nouvelle confrontation meurtrière avec Israël.
Yahya Sinwar, 55 ans, qui rejette toute conciliation avec Israël, a été libéré dans le cadre de l’échange du soldat Gilad Shalit en 2011 après 22 ans passés dans les prisons israéliennes. Il était notamment le principal suspect du meurtre de Nahshon Wachsman הי »ד.
Cette élection semble conclure une longue lutte intestine du Hamas entre les branches militaire et politique, sur fond de mécontentement croissant de la population de Gaza.
Depuis sa libération, Sinwar a patiemment construit sa base de pouvoir dans l’aile militaire clandestine de l’organisation terroriste (brigades Izz al-Din al-Qassam), en faisant notamment exécuter sommairement l’un de ses principaux rivaux l’an dernier. Il est considéré par les services de sécurité israéliens comme le plus intransigeant des dirigeants de l’aile militaire. Il donne une image à l’exact opposé de Meshal qu’il évince, aussi bien par son mode de vie modeste que par l’influence politique qu’il exerce dans l’anonymat, fuyant la lumière médiatique. Il est décrit comme un homme ascétique, discipliné et implacable dans l’usage de la violence.
Et, amère ironie, il n’est encore en vie que grâce à la diligence de ses geôliers juifs, qui au cours de son emprisonnement ont fait le nécessaire pour qu’il puisse subir une opération chirurgicale délicate qui l’a sauvé d’une mort certaine.
« כל שנעשה רחמן על האכזרים, לסוף נעשה אכזר על רחמנים »
(ר’ אלעזר, מדרש תנחומא לפרשת מצורע)
Quiconque a pitié de gens cruels, finit par devenir cruel envers des gens qui ont pitié…
