Guy Millière : La vérité sur l’Iran des mollahs

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A missile seen backdropped by a poster of the Iranian supreme leader Ayatollah Ali Khamenei, during a military exhibition to mark the 28th anniversary of the onset of the Iran-Iraq war (1980-1988), in Tehran, Iran, on Tuesday Sept. 23, 2008. (AP Photo/Hasan Sarbakhshian)

En France, il est de bon ton de définir l’Iran des mollahs comme un pays d’avenir.

Les récentes manifestations ont été traitées par les médias avec réserve et timidité, et décrites, le plus souvent, comme basées sur des revendications économiques.

Parfois, les slogans montrant un rejet du régime ont été retranscrits, mais pas toujours.

Le nombre des morts a été parfois indiqué, mais sans insistance.

L’attitude couarde d’Emmanuel Macron, disant que critiquer le régime et soutenir les manifestants pouvait être « dangereux », a été présentée comme imprégnée de sagesse, tout comme le fait que le même Emmanuel Macron ait dit que l’accord passé avec les mollahs en juillet 2015 était un excellent accord, à même d’empêcher les mollahs d’accéder à l’arme atomique.

Le fait que les positions prises par Emmanuel Macron aient été celles de l’Allemagne, du Royaume-Uni et de l’Union européenne a été l’occasion pour quelques courtisans de dire que la « clairvoyance » d’Emmanuel Macron avait un impact positif sur l’Europe occidentale en son ensemble.

Que Donald Trump ait adopté des positions très différentes et se soit situé, lui, contre le régime et du côté des manifestants a été décrit comme une preuve supplémentaire de ce que le Président des États-Unis était un homme dangereux.

Cela doit être dit.

Ce qui est dangereux, c’est la position prise par Emmanuel Macron et par l’Europe occidentale.

Ce qui n’est jamais énoncé en France est que l’économie et la société iraniennes sont en très mauvais état et que l’Iran des mollahs glisse vers un effondrement aux conséquences imprévisibles et potentiellement très délétères.

Ce qui n’est jamais énoncé non plus est que, et cela découle de ce qui précède, une part croissante de la population iranienne glisse vers un désespoir qui implique qu’il y aura, assez vite sans doute, d’autres manifestations, plus massives et plus violentes.

Les médias occidentaux cachent généralement aussi que le régime dispose de forces de répression omniprésentes qui, lorsqu’elles ne tirent pas dans la foule et ne procèdent pas à des arrestations brutales, torturent à mort les détenus dans les prisons.

On ne rappelle jamais, non plus, que, chaque année, des lapidations de femmes ont lieu en Iran, des pendaisons en place publique, et bien d’autres gestes abjects.

Ce qui n’est jamais énoncé surtout est que le régime des mollahs est un régime dirigé par des fanatiques aux finalités apocalyptiques résolument anti-occidentales, et que l’Iran est aujourd’hui le principal financier du terrorisme islamique, le grand déstabilisateur de l’ensemble du Proche-Orient, l’allié de la Turquie islamiste de Recep Tayyip Erdogan et du régime nord-coréen de Kim Jong-Un.

Et, naturellement, la plupart des médias occidentaux occultent le fait que Donald Trump agit en dirigeant lucide qui discerne que le régime des mollahs en Iran est d’ores et déjà en guerre contre le monde occidental, ne respecte aucun accord, dispose potentiellement de l’arme atomique grâce à la Corée du Nord, adopte un comportement de fuite en avant qui ressemble à celui de quasiment tous les régimes totalitaires du passé, et doit, dans ces conditions, être sérieusement mis sous pression, et se trouver endigué.

La France et l’Europe occidentale, en se faisant complice des mollahs, imaginent apaiser un régime qui ne peut pas être apaisé. Elles jouent les idiots utiles qui seront jetés après usage, et se conduisent avec un aveuglement dont les conséquences seront sans doute extrêmement lourdes.

Quand Édouard Daladier et Neville Chamberlain sont revenus de leur rencontre avec Hitler à Munich, ils ont dit avoir permis la « paix », et ils ont été acclamés par les foules.

Winston Churchill, très seul, avait dit qu’ils avaient choisi le déshonneur pour ne pas avoir la guerre, qu’ils avaient le déshonneur et qu’ils auraient la guerre. Il ne s’était pas trompé.

Les dirigeants européens aujourd’hui ont choisi le déshonneur. Ils auront sans doute la guerre qu’ils prétendaient éviter.

Des Européens se réjouissent des positions adoptées par les dirigeants européens aujourd’hui.

Leur réjouissance risque fort de ne pas durer beaucoup plus longtemps que la réjouissance des peuples français et britanniques à l’automne 1938.

Guy Millière

Adapté d’un article publié sur les4verites.com

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