Une vedette égyptienne de cinéma révèle ses origines juives dans une émission en direct, stupéfiant ses hôtes et les spectateurs
Par Shiryn Ghermezian, Algemeiner.com, adaptation : Marc Brzustowskim JForum
L’acteur égyptien Karim Kassem au cours de son apparition dans un spectacle de TV cette semaine. Photo: Screenshot
Un acteur de cinéma égyptien a révélé sa généalogie juive lors d’une émission en direct, la semaine dernière, à la grande surprise de l’animatrice du programme et des téléspectateurs, selon une publication de mardi du journal anglophone The New Arab basé à Londres.
Selon ce reportage, Karim Kassem a déclaré que bien que son père soit musulman, sa mère est juive et que l’un de ses grands-parents paternels était chrétien. En tant que tel, dit Kassem, il a appris dès son plus jeune âge à adopter les trois religions monothéistes.
« Je ressens ça comme une chance d’être originaire d’un passé mélangé », a t-il dit, ajoutant que de grandir dans une famille interconfessionnelle lui a appris à « accepter les autres ».
Cependant, explique Kassem, cela n’a pas toujours été une mince affaire. En effet, il raconte que même la façon dont il a appris l’origine de sa mère était choquante. C’est arrivé un jour où il revenait de l’école à la maison, et où il a balancé à sa sœur un certain nombre de stéréotypes négatifs sur les Juifs.
« Karim » lui a t-elle crié, « Tu ne sais donc rien ? Notre maman est juive! »
Ce n’est pas seulement son effet de surprise qui l’a incité à garder cette découverte pour lui, dit-il. C’était aussi sa honte. Aujourd’hui âgé de 30 ans, il grandissait dans un pays où l’antisémitisme rampant est partout présent et, en dépit de son traité de paix avec Israël, où on ne perçoit pas l’Etat juif sous un jour favorable.
En fait, dit-il durant l’interview de ce débat, la raison pour laquelle sa mère fait partie des rares familles juives d’Egypte à ne pas émigrer en Israël, après sa refondation en 1948, repose sur l’antisionisme virulent de son grand-père maternel.
Il s’est même opposé aux accords de Camp David, signés en 1978, entre l’ancien Président disparu, Anouar El Sadate et le Premier Ministre israélien, Menachem Begin (selon le magazine en ligne Cairoscene, réalisant qu’il avait créé surprise chez ses hôtes du spectacle, Kassem a conclu le sujet en insistant sur le fait qu’il était un vrai patriote égyptien et qu’il continue de rejeter le sionisme).
Il a déclaré au New Arab que le fait de dire les choses clairement ne lui avait pas « seulement ôté un poids sur les épaules », mais que cela avait aussi généré des retours positifs de la part de ses fans.
« Un grand nombre de gens ont pris contact avec moi et m’ont envoyé des messages vraiment très émouvants, en me disant que je devrais en être fier et heureux », dit-il. « Cette expérience m’a donné un espoir renouvelé en cette génération… En tant qu’enfant, je me sentais comme le fils d’un mouton noir, mais à présent je peux dire que je suis fier de qui je suis ».
Les révélations de Kassem surviennent à un moment considéré comme un paroxysme dans les relations entre l’Egypte et Israël, ce de tous les temps. Ainsi que l’a rapporté The Algemeiner lundi, beaucoup d’intérêts communs ont surgi entre Le Caire et Jérusalem, depuis quq’Abdel Fattah al Sissi est devenu Président, en renversant son prédécesseur, le Frère Musulman Mohamed Morsi.
Parmi les récentes évolutions qui soulignent ce renforcement des relations, notre reportage mentionnait : la visite, cette année, du Ministre des Affaires étrangères Sameh Shoukry en Israël, où il a rencontré le Premier Ministre Binyamin Netanyahu ; la restauration d’Ambassadeur égyptien en Israël, après une brouille de plus de quatre ans ; la réouverture l’an dernier, de l’Ambassade d’Israël au Caire, quatre ans après de violentes manifestations contre ses locaux ; et le vote de l’an dernier de l’Egypte en faveur du fait qu’Israël devienne membre d’une Commission de l’ONU- pour la première fois dans l’histoire des relations israélo-égyptiennes.