L’image est déjà unique en soit. Le Premier ministre israélien assis à la même table que les représentants de nombreux États arabes sunnites, notamment du Golfe, avec lesquels les relations avec Israël se sont réchauffées ces dernières années.
Soixante pays s’étaient donné rendez-vous à Varsovie mercredi et jeudi dernier. Au chapitre des nouveautés, Netanyahou a eu, entre autre, un tête à tête avec le ministre des Affaires étrangères du sultanat d’Oman, Yusuf bin Alawit. Lequel a parlé d’une « nouvelle ère » pour le Moyen-Orient.
Face à l’ennemi commun que représentent les Chiites iraniens, les rangs se resserrent au Moyen-Orient. Binyamin Netanyahou est toujours très à l’aise dans ce genre de situation. Les ennemis d’hier se parlent, se côtoient, à défaut de nouer (pour l’instant) des relations diplomatiques. Les faits lui donnent raison et l’isolement d’Israël se délite peu à peu.
C’est Jason Greenblatt, le représentant spécial de Donald Trump pour les négociations internationales qui raconte l’anecdote suivante. Le hasard du protocole avait placé Netanyahou juste à côté du ministre yéménite des Affaires étrangères.
La blague de Netanyahou tombe à pic
A un moment donné, le Premier ministre israélien prend la parole mais son microphone ne fonctionne pas. Sans hésiter, son voisin yéménite lui tend le sien. L’israélien le remercie et avant d’entamer son propos se risque à une petite plaisanterie. « Nous assistons à une nouvelle coopération entre Israël et le Yémen, c’est un début, nous procéderons étape par étape ».
L’assemblée glousse de bon cœur. Comme bon nombre de représentants présents, leur pays n’entretient pas de relations diplomatiques avec Israël. La blague de Netanyahou tombe à pic et détend l’atmosphère.
« Et encore ! » raconte un diplomate européen qui a assisté aux réunions. « Si vous aviez vu la chaleur avec laquelle les Israéliens étaient approchés par les délégations arabes présentes à Varsovie. On avait l’impression qu’ils se connaissaient de longue date ».