Deux hommes, bien connus des services de police, dont l’un d’eux fiché S, se sont rendus tranquillement dans un commissariat pour travailler.
L’un est fiché S car on le suspecte d’être en relation avec la mouvance islamiste radicale. L’autre est très connu notamment pour braquage ou outrage. Voilà le profil des deux hommes qui ont travaillé jeudi dernier pour le compte d’une entreprise de nettoyage dans un commissariat du Val-de-Marne. Après avoir désinfecté une cellule, ce qui n’a pris que quelques minutes, ils quittent les lieux. Après coup, les policiers, intrigués par leur comportement, font part de leurs doutes à leur supérieure. Cette dernière leur demande de passer les noms à l’ordinateur. Et là, gros malaise.
L’affaire est d’autant plus embarrassante que l’un des deux hommes, celui fiché S, avait présenté une carte de la préfecture de police, par laquelle il était mandaté. «Je ne comprends pas que cela puisse être possible, s’étrangle un policier. On passe notre temps à faire respecter des consignes de sécurité. On contrôle chaque visiteur. Mais là, il y avait une accréditation !»
L’un a baissé la tête, l’autre paraissait nerveux
«Les deux intervenants avaient, pour l’un, un badge périmé et, pour l’autre, une absence de badge», précise-t-on à la préfecture de police. Et d’ajouter que «les deux faisaient l’objet de signalements auprès des services de police [mais qu’un] des salariés s’était vu délivrer son accréditation avant l’existence de ce signalement».
Les fonctionnaires du commissariat, eux, avaient tiqué dès l’entrée des deux hommes. Celui qui est très connu des services aurait baissé la tête en présentant son permis. L’autre aurait eu l’air pressé. Toujours est-il que pour «prévenir ce type d’incidents à l’avenir, la préfecture de police rappellera dès la semaine prochaine par courrier à toutes les sociétés intervenant sur ses sites que leurs salariés doivent être préalablement habilités par la préfecture de police». Les demandes d’habilitation doivent d’autre part «être régulièrement renouvelées». Si elles ne respectent pas ces conditions, ces sociétés «ne pourront être autorisées à pénétrer sur les sites de la préfecture de police».
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Source : Leparisien.fr