USA : Un chercheur français anti-Trump expulsé

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Tensions autour des universités américaines

L’atmosphère dans les établissements d’enseignement supérieur américains se tend à nouveau, entre expulsions de chercheurs étrangers et répression accrue contre certains discours jugés problématiques par l’administration. L’un des derniers incidents en date a concerné un chercheur français, refoulé du territoire américain après l’inspection de son téléphone à l’aéroport de Houston, où il était arrivé pour participer à une conférence scientifique.

Lors de ce contrôle douanier, des messages privés dans lesquels il critiquait la politique de Donald Trump à l’égard du financement de la recherche ont été découverts. Bien que ces échanges aient été envoyés à des collègues et amis dans un cadre personnel, les autorités ont jugé qu’ils contenaient des propos pouvant être interprétés comme hostiles, voire menaçants. Le chercheur a été immédiatement expulsé, et ses équipements électroniques confisqués.

Cette décision a suscité une réaction officielle du gouvernement français. Le ministre de l’Enseignement supérieur a dénoncé une atteinte à la liberté d’expression et à l’indépendance de la recherche. Il a réaffirmé que la liberté académique restait une valeur fondamentale que la France continuerait à défendre. Toutefois, malgré l’ouverture d’une enquête par le FBI, aucune charge n’a été retenue contre le scientifique.

L’incident s’inscrit dans un contexte plus large, où l’administration Trump durcit sa ligne envers ceux perçus comme critiques ou hostiles à ses politiques. Dans ce climat, d’autres cas font également la une. Un étudiant indien de l’Université de Georgetown a été interpellé pour avoir, selon les autorités américaines, relayé sur les réseaux sociaux des contenus jugés pro-Hamas et antisémites. Le ministère de la Sécurité intérieure a indiqué que l’étudiant était soupçonné de sympathies envers une organisation terroriste, ce qui pourrait entraîner son expulsion prochaine.

Des liens familiaux de cet étudiant avec une ancienne fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères à Gaza, aujourd’hui journaliste pour Al Jazeera, ont également été évoqués pour justifier les soupçons. L’affaire illustre la volonté de l’administration Trump de combattre toute forme d’influence pro-palestinienne jugée extrémiste, notamment dans les universités américaines.

Ce resserrement idéologique touche aussi le financement des établissements. L’Université Columbia fait actuellement l’objet de pressions intenses. Le gouvernement fédéral a suspendu un financement de 400 millions de dollars, accusant l’institution de ne pas lutter efficacement contre l’antisémitisme sur son campus. Un ensemble d’exigences strictes a été communiqué à l’université, comprenant l’adoption d’une définition claire de l’antisémitisme, l’interdiction du port du masque lors des manifestations, et la poursuite de certains étudiants activistes.

Face à ces conditions, la direction de Columbia a exprimé sa volonté de dialoguer avec l’État fédéral, tout en assurant ne pas vouloir renier ses principes académiques. Plusieurs étudiants propalestiniens ont déjà été expulsés, après avoir participé à une manifestation jugée illégale.

Mais l’administration Trump ne se limite pas aux questions liées au conflit israélo-palestinien. L’Université de Pennsylvanie a également été sanctionnée, cette fois pour des raisons liées aux politiques de genre dans le sport universitaire. Un financement de 175 millions de dollars a été suspendu, en raison d’une réglementation permettant à des athlètes transgenres de concourir dans des équipes féminines. Le cas emblématique de Leah Thomas, nageuse transgenre ayant remporté des compétitions majeures, a été cité comme motif de cette suspension.

Cette approche gouvernementale soulève des débats passionnés sur la liberté académique, mais aussi sur la souveraineté des universités face aux exigences fédérales. Toutefois, il est essentiel de rappeler que la fermeté affichée par Washington vise aussi à protéger les étudiants juifs et à garantir des environnements d’apprentissage sûrs et respectueux. Dans un contexte où l’antisémitisme progresse sur certains campus, cette vigilance est non seulement légitime, mais nécessaire.

Israël, souvent pris pour cible dans les milieux universitaires occidentaux, mérite une défense claire et sans ambiguïté. Le combat contre la haine doit rester une priorité, et les universités ont un rôle crucial à jouer dans ce domaine, non pas en fermant les yeux, mais en agissant avec responsabilité. Les actions récentes du gouvernement américain, même si elles suscitent des controverses, traduisent une volonté de protéger les principes fondamentaux et de faire respecter un cadre éthique clair, en particulier face à la banalisation de discours antisémites déguisés en militantisme.

Jforum.fr

1 Commentaire

  1. Si l’objectif de l’administration fédérale est de lutter contre l’antisémitisme et les dégâts du wokisme, où est le mal ?
    Trump fait ce qu’il a dit qu’il ferait et ce pour quoi il a été élu. Jusqu’à preuve du contraire.
    Alors si cela pique les tenants – entre autre français – de l’antisémitisme et du wokisme, il n’y a vraiment pas de quoi en faire un plat.

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