Israël a renforcé sa position de pionnier en matière de cannabis à usage médical en proposant le tout premier cours académique dédié à ce domaine à l’université d’Ariel, a indiqué lundi le Jerusalem Post.
Le cours, élaboré pour les étudiants de l’administration médicale, a été reconnu par le Conseil de l’enseignement supérieur.
« Les exigences du cours sont très rigoureuses », a déclaré le maître de conférences de la Faculté des sciences de la santé de l’université d’Ariel, qui est également à l’origine de la création de ces cours, le Dr Michael Dor.
Le cours prévoit entre autre l’étude de l’histoire de la marijuana médicale, de son cadre juridique et sa jurisprudence, des ingrédients actifs de la drogue, des utilisations cliniques possibles y compris dans le domaine de la psychiatrie, de la culture du cannabis et des diverses technologies utilisées qui y sont associées.
Les chercheurs israéliens ont eu un impact majeur dans ce domaine, a souligné le Jerusalem Post. Parmi eux, le professeur Raphael Mechoulam de l’Université hébraïque de Jérusalem, considéré comme l’un des pionniers en la matière, a notamment été le premier à identifier l’ingrédient actif du cannabis (le THC).
Alors qu’il est interdit d’exporter des plants de cannabis, Israël se concentre plutôt sur la commercialisation de son expertise agronomique, médicale et technologique dans l’espoir de devenir une référence mondial dans le domaine.
Les entreprises américaines ont investi près de 50 millions de dollars pour acquérir des brevets israéliens sur la marijuana médicale, des start-ups en agro-technologie liées au cannabis et d’autres entreprises de recherches et développement.
Jack Guez (AFP)
« Je m’attends à ce que ce chiffre atteigne les 100 millions de dollars l’année prochaine », a déclaré Saul Kaye, PDG du centre de recherche sur le cannabis médical iCAN basé en Israël, lors de la conférence CannaTech de Tel Aviv en mars dernier.
L’usage récréatif du cannabis est illégal en Israël, l’utilisation et la distribution de marijuana à usage médical restent très réglementées. Cependant le gouvernement est moins strict concernant les recherches scientifiques liées à ce produit.
Les cultivateurs de cannabis israéliens collaborent avec des institutions scientifiques pour effectuer des essais cliniques et développer des souches de cannabis afin de traiter plusieurs maladies.
Jack Guez (AFP)
Le ministre israélien de la Santé, Yaakov Litzman, avait annoncé en novembre dernier qu’il soutenait l’usage de la marijuana médicale, et avait pris des mesures pour en faciliter la prescription et la vente.
L’année dernière, les médecins israéliens ont prescrit du cannabis à près de 25.000 patients souffrant du cancer, d’épilepsie, de stress post-traumatique et de maladies dégénératives.