Si le classement au Patrimoine Mondial de l’Humanité de la chaîne des Puys, en Auvergne, a fait les gros titres de la presse françaises, l’événement clé de la dernière réunion de l’UNESCO est à chercher ailleurs : les responsables israéliens et palestiniens ont signé un texte sur la préservation des villes de Jérusalem et de ‘Hévron.
Première victoire d’importance pour la nouvelle directrice de l’UNESCO, l’ex-ministre de la Culture de François Hollande Audrey Azoulay : l’agence de l’ONU chargée de l’éducation, de la culture et des sciences a fait voter, à l’unanimité, lors de sa dernière réunion, le 26 juin, les textes sur la préservation de la vieille ville et des murailles de Jérusalem et de Hébron. Y compris par les représentants palestiniens et israéliens.
L’affaire était pourtant mal engagée : une proposition de ce type avait déclenché, l’année dernière, la fureur des représentants d’Israël. De plus, symbole de la crise qui agite l’UNESCO et de la volonté de renoncer aux multilatéralisme de ces pays, les Etats-Unis et Israël ont claqué la porte de l’institution – un double départ qui sera effectif à la fin de l’année 2018.
Donc, pour l’heure, les représentants israéliens sont toujours présents. Mais leur défiance à l’égard de l’UNESCO, accusé de mener une politique anti-israélienne, rendait peu probable leur ralliement à cette mesure. Rappelons que l’UNESCO a été la première organisation internationale à reconnaître la Palestine, dès 2011.
Eviter la “rhétorique agressive” et faire baisser “les tensions politiques”
Et pourtant, Audrey Azoulay a su manoeuvrer habilement pour les convaincre : « L’adoption de textes consensuels crée une situation “gagnant-gagnant” et toutes les parties en sortent renforcées : en évitant une rhétorique agressive et en baissant les tensions politiques, nous nous mettons en situation de laisser l’Unesco faire beaucoup plus pour remplir son mandat », a déclaré au Monde la nouvelle directrice générale.
Elle présente d’ailleurs ce succès comme exemplaire de la mission diplomatique de l’UNESCO : « En jouant de notre rôle de facilitation, nous nous donnons la possibilité d’agir dans l’intérêt de toutes les parties » complète Audrey Azoulay.