Une date fixée pour la réunion sur la destitution de la conseillère juridique du gouvernement : « À partir de ce moment-là, elle n’aura plus d’importance »
Ynet
Le gouvernement tiendra un vote de défiance contre la conseillère juridique du gouvernement, Gali Baharav-Miara, le 23 mars. Bien que le processus de destitution doive encore suivre plusieurs étapes, le ministre des Communications, Shlomo Karhi, a déclaré :
« Dès que nous voterons, ses avis n’auront plus aucune valeur. Les détails techniques ne masqueront pas l’essentiel. »
Une première étape vers la destitution
Le gouvernement a fixé au dimanche 23 mars une réunion au cours de laquelle il votera une motion de défiance contre Gali Baharav-Miara. Ce vote marquera officiellement le début du processus de destitution. Baharav-Miara sera convoquée à l’audience et aura la possibilité de présenter sa défense.
Les étapes du processus de destitution
Ce vote n’est que la première phase d’un long processus. Si le ministre de la Justice, Yariv Levin, obtient une majorité en faveur du renvoi, la décision sera transmise à la Commission de sélection du conseiller juridique du gouvernement, présidée par l’ancien juge de la Cour suprême Asher Grunis, qui s’était initialement opposé à sa nomination.
La commission comprend également :
- Tami Olman, représentante du barreau israélien.
- Le professeur Ron Shapira, représentant des facultés de droit.
- Un ancien ministre de la Justice et un député de la coalition, qui seront nommés par Levin.
Durant l’audience devant la commission, toutes les décisions de Baharav-Miara seront examinées, notamment les cas où elle a refusé de défendre des ministres devant la Cour suprême (Bagatz) ou de valider des décisions gouvernementales qu’elle jugeait illégales.
Après cette audience, la commission pourra recommander ou rejeter la destitution. Toutefois, le gouvernement n’est pas tenu de suivre l’avis de la commission et pourra passer outre et acter la destitution. Dans tous les cas, la Cour suprême devra statuer en dernier ressort.
Une volonté politique de s’affranchir de l’avis juridique
Le ministre des Communications, Shlomo Karhi, a réagi à la fixation de la date du vote en déclarant que, dès son adoption, l’avis de la conseillère juridique ne serait plus pris en compte :
« Un vote de défiance contre la conseillère juridique signifie qu’elle est destituée ou mise en incapacité. Dès ce moment-là, ses avis et conseils n’auront plus aucune valeur. Aucun obstacle technique ne cachera l’essentiel. C’est ça, la gouvernance. C’est ça, la démocratie. Nous rendons le pouvoir au peuple et mettons fin à la dictature judiciaire. »
Un plan politique minutieusement orchestré
La semaine dernière, le ministre de la Justice, Yariv Levin, a adressé une demande officielle au secrétaire du gouvernement, Yossi Fox, pour lancer la procédure de destitution.
Dans sa lettre, Levin a justifié cette décision en déclarant :
« Le gouvernement décide d’exprimer sa défiance envers la conseillère juridique en raison de sa conduite inappropriée et des désaccords profonds et prolongés entre elle et le gouvernement, rendant toute coopération efficace impossible. »
En coulisses, Levin a déjà planifié une feuille de route pour mener à bien cette destitution, attendant la fin des réformes législatives actuellement en discussion, notamment :
- La loi sur le Médiateur du gouvernement, qui limite la supervision des institutions publiques.
- La réforme de la commission de nomination des juges, en cours d’examen par la Commission des lois de la Knesset.
En parallèle, Levin a commencé à préparer la nomination de la commission publique chargée d’examiner la destitution, sous la présidence de l’ancien président de la Cour suprême, Asher Grunis.
Il a également sollicité :
- La Commission des lois et le président de la Knesset, Amir Ohana, pour désigner un député à la commission.
- Le secrétaire du gouvernement, pour nommer un ancien ministre de la Justice ou un ancien conseiller juridique du gouvernement.
Une bataille politique et judiciaire à venir
La tentative de destitution de Gali Baharav-Miara marque un affrontement majeur entre le gouvernement et le système judiciaire. Cette initiative s’inscrit dans une volonté politique d’affaiblir le pouvoir judiciaire et de renforcer le contrôle du gouvernement sur les institutions juridiques.
Cependant, la Cour suprême aura le dernier mot, et il est probable que cette décision entraîne une vive opposition et un contentieux juridique complexe.