Une conférence internationale sur la lutte contre l’antisémitisme en Israël contestée

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À la suite de l’invitation de représentants de partis d’extrême droite européens à une conférence internationale sur la lutte contre l’antisémitisme, organisée par le ministre de la Diaspora Amichaï Chikli (notre photo), plusieurs personnalités majeures de la communauté juive ont annulé leur participation. Parmi elles : le philosophe Bernard-Henri Lévy et le directeur de l’Anti-Defamation League (Jonathan Greenblatt).

Ynet

La présidence israélienne a également clarifié que, bien qu’une rencontre prévue avec des dirigeants juifs aura bien lieu à la résidence du président, celle-ci ne fera pas partie de la conférence. Le bureau du président Isaac Herzog a souligné que cette rencontre se déroulera séparément, et qu’Herzog ne participera pas à la conférence elle-même.

Le site du ministère de la Diaspora mentionne que la conférence doit se tenir les 26 et 27 mars, incluant plusieurs événements, notamment la rencontre à la résidence présidentielle. Cependant, le bureau de Herzog insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas d’un événement officiel de la conférence. Parmi les participants à cette rencontre : Jonathan Greenblatt, et Nathan Shéransky, symbole de l’alya et de la lutte pour la liberté juive. Un panel réunissant des représentants de communautés juives du monde entier est aussi prévu.

La semaine dernière, il a été révélé que Chikli avait invité à la conférence Jordan Bardella, président du parti français Rassemblement National, une démarche qui n’a pas encore reçu de réaction officielle de la part des dirigeants juifs français. Le CRIF, organisation représentative des institutions juives de France, boycotte habituellement les partis d’extrême droite et d’extrême gauche, rendant cette invitation particulièrement embarrassante.

Bardella serait le premier représentant du RN à effectuer une visite officielle en Israël, depuis la reconnaissance récente de son parti par le ministère des Affaires étrangères israélien. Bien que Marine Le Pen ait pris ses distances avec les propos antisémites de son père Jean-Marie Le Pen, les origines du parti et le soutien de certaines franges antisémites de l’extrême droite continuent à susciter la méfiance des Juifs français.

En revanche, les électeurs français en Israël soutiennent massivement le RN, qui a obtenu plus de 10 % des voix dans la circonscription couvrant Israël lors des dernières élections européennes. Bardella s’est exprimé contre un État palestinien, contre le Hamas, et s’est opposé à la Cour pénale internationale. Il est un fervent soutien d’Israël et devait prononcer un discours à la conférence. Sa collègue Marion Maréchal, eurodéputée du parti « Identité et Démocratie », petite-fille de Jean-Marie Le Pen, devrait également être présente.

Parmi les autres invités controversés :

  • Hermann Tertsch, eurodéputé du parti espagnol d’extrême droite VOX
  • Charlie Weimers, eurodéputé du parti suédois Démocrates de Suède
  • Kinga Gál, membre du parti au pouvoir hongrois Fidesz

En réaction, trois intervenants majeurs ont annulé leur venue, notamment Bernard-Henri Lévy, qui devait prononcer le discours d’ouverture chez le président Herzog. Ont également annulé :

  • Felix Klein, commissaire allemand à la vie juive et à la lutte contre l’antisémitisme
  • Volker Beck, ancien député allemand et président de l’association Allemagne-Israël
  • Le grand rabbin Ephraim Mirvis, chef spirituel des communautés juives du Royaume-Uni
  • Et Jonathan Greenblatt, figure clé de la lutte contre l’antisémitisme aux États-Unis.

Le bureau du ministre Chikli a réagi en affirmant :

« L’agenda publié sur le site reflète l’ensemble de la conférence. Aucune demande de modification ne nous a été transmise. »

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