L’armée israélienne a déployé pour la première fois dans son offensive à Gaza une nouvelle technologie militaire basée sur l’intelligence artificielle (IA), qui lui sert notamment à déjouer les attaques et repérer les souterrains du Hamas palestinien.
Elle y a fait allusion le mois dernier, quand son porte-parole, Daniel Hagari, a déclaré que les forces israéliennes opéraient « simultanément au-dessus et sous terre ».
L’IA l’aide notamment à cartographier le vaste réseau de tunnels du Hamas à Gaza, a précisé à l’AFP un haut responsable de la défense.
Traqueur de drones
Comme beaucoup d’autres conflits modernes, la guerre a été marquée par la prolifération de drones peu coûteux, qui ont rendu les attaques aériennes plus faciles.
Israël, dont le système Dôme de fer intercepte roquettes et missiles, s’est tourné vers une nouvelle technologie pour les abattre : un viseur optique doté d’une IA, fabriqué par la start-up israélienne Smart Shooter et placé sur des fusils ou des mitrailleuses.
« Il aide nos forces à intercepter les drones » car « il fait de chaque soldat ordinaire, même aveugle, un tireur d’élite », estime le haut fonctionnaire de la défense.
Leader mondial
L’IA est également utilisée pour une des priorités du plan israélien visant à « anéantir » le Hamas : cartographier les innombrables tunnels où, selon Israël, les combattants du mouvement palestinien se cachent et retiennent des otages.
Un réseau souterrain si vaste qu’il est surnommé « le métro de Gaza » par l’armée israélienne : au moins 1.300 tunnels courant sur plus de 500 kilomètres, selon une récente étude de l’académie militaire américaine de West Point.
Pour les cartographier, Israël utilise des drones munis d’IA qui peuvent aller sous terre, notamment un modèle fabriqué par la startup israélienne Robotican, encapsulé dans un boîtier robotisé.
Il est utilisé à Gaza « pour pénétrer dans les tunnels et voir aussi loin que le permettent les communications », selon le haut responsable israélien de la Défense.
Avant la guerre, la technologie ne permettait pas aux drones d’opérer sous terre en raison de problèmes de transmission d’images, ajoute-t-il.
Si le conflit pose de nombreuses questions en matière de respect des droits humains, il a également renforcé le statut d’Israël de leader mondial dans la fabrication de systèmes de défense de pointe.
Le Wall Street Journal a rapporté le mois dernier que les Etats-Unis, principaux alliés d’Israël et qui lui fournissent chaque année des milliards de dollars d’aide militaire, formaient leurs soldats à abattre des drones à l’aide de la technologie Smart Shooter.