Un réseau sophistiqué : comment l’Iran contourne les sanctions occidentales

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L’agence de presse Reuters révèle ce matin l’existence d’un réseau de contrebande sophistiqué mis en place par le régime iranien, permettant à l’Iran d’exporter du mazout sur le marché international malgré les sanctions qui étranglent l’économie de Téhéran. Selon les rapports, ce système aurait rapporté à l’Iran environ un milliard de dollars par an.

Israël Gradwohl | Kikar HaChabbath

Selon Reuters, l’Iran a réussi à exporter du mazout, un combustible liquide dérivé du pétrole brut, d’une valeur d’un milliard de dollars par an grâce à un réseau de contrebande passant par l’Irak, son voisin.

Cinq sources ont confirmé à Reuters que cette méthode permet à l’Iran de contourner les sanctions. Le réseau aurait prospéré depuis que Mohammed Shia al-Sudani a pris ses fonctions de Premier ministre irakien en 2022.

« L’opération exploite une politique gouvernementale selon laquelle l’Irak alloue du mazout à des usines d’asphalte à des prix très subventionnés, en impliquant un réseau de sociétés, de groupes et d’individus en Irak, en Iran et dans les pays du Golfe », précise le rapport.

Un système de contrebande ingénieux

Selon les informations, l’Iran a réussi à transporter entre 500 000 et 750 000 tonnes de mazout lourd (HFO), y compris du mazout à haute teneur en soufre (HSFO), chaque mois. Cela équivaut à 3,4 à 5 millions de barils de pétrole, exportés notamment vers l’Asie.

Une des méthodes utilisées par l’Iran en coopération avec l’Irak consiste à mélanger du mazout iranien de contrebande avec celui d’origine irakienne. Ce mélange est ensuite vendu comme un produit exclusivement irakien, dissimulant ainsi son origine iranienne. Cela permet à l’Irak d’exporter légalement ce mazout vers les marchés mondiaux, sans être soumis aux sanctions imposées à l’Iran.

Une autre méthode, utilisée pour maximiser les profits des milices irakiennes au détriment de la population locale, consiste à détourner du mazout irakien subventionné destiné à la consommation intérieure et à l’exporter sur les marchés internationaux. Les milices falsifient des documents pour présenter ce mazout comme étant destiné à l’exportation, réalisant ainsi d’énormes profits en le vendant au prix fort, comme s’il n’était pas subventionné.

Les États-Unis au courant mais passifs

Selon Reuters, l’administration américaine, qui entretient des relations diplomatiques avec l’Irak, serait consciente de ces pratiques de contrebande. Un représentant du département d’État a déclaré : « Bien que nous ne commentions pas des discussions spécifiques, nous pouvons confirmer que le département a souligné auprès de nos partenaires irakiens les dommages causés par le commerce illégal et notre soutien à un marché pétrolier transparent. »

Le moyen de contrer ce réseau sophistiqué serait d’imposer des sanctions à l’Irak. Cependant, l’administration américaine actuelle semble fermer les yeux sur ces pratiques, permettant ainsi à l’Iran de générer des revenus substantiels malgré les sanctions internationales.

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