Un nouveau domaine où un tribunal met les pieds et provoque une catastrophe : les cimetières !

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Pendant des années, les immigrants de l’ex-URSS ont été enterrés dans une section séparée à Petah Tikva. Désormais, dans le cadre d’une action collective, la juge a statué que cette pratique est fondamentalement erronée et a condamné les défendeurs à verser une compensation massive de 4,3 millions de shekels. La compensation sera répartie entre environ 7 000 membres des familles de 1 200 défunts enterrés dans ces sections séparées.

Le tribunal du district de Centre-Lod a établi un précédent juridique : il est interdit de séparer les différentes populations dans les cimetières. Ceci va à l’encontre d’une Halakha leMoché miSinaï, pas moins, et de ce qui s’est passé avec Elicha’ (Melakhim/Rois II,13,20-21), mais que peut-on déjà attendre de la part d’une juge israélienne contemporaine…

Selon un rapport de Hanan Greenwood dans Israel Hayom, la juge Hanna Kitzis, dans un jugement détaillé, a condamné la société Hevra Kadisha de Petah Tikva à verser une compensation de 4,3 millions de shekels pour avoir discriminé les immigrants des anciens pays de l’Union soviétique.

« La présence d’une section séparée pour des défunts juifs d’une certaine communauté ou d’un certain groupe, pour quelque raison que ce soit, constitue une discrimination fondée sur l’origine du défunt, une atteinte à la dignité humaine et crée une séparation qui porte gravement atteinte aux familles des défunts », a expliqué la juge.

La compensation décidée sera répartie entre environ 7 000 membres des familles de 1 200 défunts enterrés dans ces sections séparées, chaque membre de la famille ayant droit à une compensation pouvant atteindre 1 200 shekels.

De plus, le tribunal a tenu les directeurs de Hevra Kadisha personnellement responsables du paiement de la moitié du montant des compensations.

La plainte a été déposée en novembre 2016 par Erik Avruchin et Niki Zintchenko, dont les proches ont été enterrés dans des sections séparées dans les cimetières Segula et Yarkon à Petah Tikva. Les plaignants ont affirmé que Hevra Kadisha Petah Tikva avait adopté une politique discriminatoire à l’égard des immigrants de l’ex-Union soviétique entre 2004 et 2016, en leur attribuant des sections d’enterrement séparées.

Selon eux, cette politique a créé un sentiment d’exclusion et d’aliénation, portant atteinte à la dignité des défunts et de leurs familles.

De son côté, Hevra Kadisha a soutenu que la séparation était motivée par des raisons halachiques, principalement en raison de la coutume de certains immigrants de l’ex-URSS de graver des images sur les pierres tombales, ce qui, selon eux, est interdit par la loi juive.

La plainte ne demandait pas seulement une compensation financière, mais aussi des injonctions interdisant la poursuite de cette politique à l’avenir.

En juin 2016, quelques mois avant le dépôt de la plainte, la défenderesse a annulé la politique d’enterrement dans des sections dédiées, et les sections concernées sont devenues des sections ordinaires où sont enterrés des défunts de toutes origines.

Environ six mois après le dépôt de la plainte, Hevra Kadisha a adopté une nouvelle politique d’enterrement : toutes les familles de défunts doivent indiquer sur le formulaire de demande d’enterrement si elles souhaitent enterrer le défunt dans une nouvelle section du cimetière Yarkon, une section dédiée qui permet de graver des images, ou si elles préfèrent un enterrement dans une section « ordinaire » où l’affichage d’une image est interdit.

La juge a précisé qu’il s’agissait d’une séparation consciente, et même d’une approche paternaliste, mais non motivée par des raisons inappropriées ou racistes. Cela signifie que cette décision entraîne une discrimination interdite, et il est strictement interdit de la maintenir.

Une question centrale dans le jugement concernait l’affirmation de Hevra Kadisha selon laquelle la séparation visait à empêcher la gravure d’images sur les pierres tombales, ce qui est, selon eux, interdit par la loi juive. Le tribunal a rejeté cette affirmation, en citant le témoignage du rabbin Micha Levi, grand rabbin de Petah Tikva.

« Si la famille du défunt insiste pour afficher une image du défunt sur la pierre tombale, il ne faut pas les en empêcher ‘pour des raisons de paix’. La plupart des familles de défunts ne se préoccupent pas du tout que leur proche soit enterré à côté de pierres tombales avec des images. Dans une situation donnée où une image est présente sur la pierre tombale, il n’y a pas de ‘dommage environnemental’ pour les autres familles de défunts enterrés à proximité, et il est possible de prier à cet endroit à condition de ne pas prêter attention à l’image », a déclaré le rabbin Levi.

La juge Kitzis a donc souligné que Hevra Kadisha n’avait pas réussi à prouver que la séparation était « une pratique fondée sur une obligation religieuse essentielle en halakha ».

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