Un jour après avoir renversé le régime d’Assad et plongé les rues dans l’anarchie, les rebelles syriens ont commencé à stabiliser le pays et à y instaurer l’ordre. Ils ont nommé un Premier ministre de transition et annoncé cinq nouvelles lois.
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Un gouvernement de transition sous Mohamed Al-Bachir
Après 54 ans de régime Assad, les dirigeants rebelles ont annoncé ce lundi la nomination de Mohamed Al-Bachir en tant que Premier ministre de transition de la Syrie.
La nouvelle administration est appelée par les rebelles “Le gouvernement du salut”.
Al-Bachir, figure clé de l’opposition syrienne, était à la tête du gouvernement de salut qui opérait dans la région d’Idlib. Né à Idlib en 1983, il est ingénieur en électricité et électronique, diplômé de l’Université d’Alep, et titulaire de diplômes en droit et en charia de l’Université d’Idlib.
Un leader contesté : Ahmad Houssein Al-Char’a (Al-Joulani)
Le chef des rebelles, Ahmad Houssein Al-Char’a, connu sous le nom d’Al-Joulani, qui a grandi sous l’influence d’Abou Bakr Al-Baghdadi, ancien chef de Daech, et qui a été membre d’Al-Qaïda, cherche désormais à se présenter comme un leader modéré tourné vers l’Occident.
Cependant, cette posture reste controversée. Dans une vidéo diffusée en ligne, des comparaisons ont été faites entre Al-Joulani et Al-Baghdadi, notamment dans leur façon de proclamer leurs victoires sur les champs de bataille. Al-Joulani, à l’instar d’Al-Baghdadi, a choisi de prononcer son discours de victoire dans une mosquée.
Cinq nouvelles lois proclamées par les rebelles
Selon un rapport du Maariv, les rebelles ont publié une déclaration énonçant cinq lois qui s’appliqueront dans le pays, au moins selon leurs dires :
- Interdiction d’interférer avec les vêtements des femmes.
- Protection des libertés individuelles des citoyens syriens.
- Respect des droits individuels comme base pour bâtir une nation civilisée.
- Mise en avant de l’importance de protéger les journalistes.
- Liberté du travail et des professions.
Réactions internationales
Face à la prise de pouvoir des rebelles, un haut responsable britannique a déclaré que son gouvernement envisageait de reconsidérer l’interdiction de l’organisation rebelle Hayat Tahrir Al-Cham (HTS), une évolution de Jabhat Al-Nosra et d’une branche d’Al-Qaïda. Il a toutefois précisé qu’aucune décision n’avait encore été prise.
Du côté des États-Unis, des discussions ont lieu avec les différents groupes impliqués dans le conflit syrien. Un responsable américain a confié au Washington Post que la possibilité de retirer le statut d’organisation terroriste à HTS n’était pas exclue.