Un inconnu fonde un nouveau parti en Israël

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Jonathan Pacipicchi : un entrepreneur lance un nouveau parti politique en Israël

Face à une crise de confiance persistante dans la classe dirigeante israélienne, un visage nouveau de la scène publique décide de passer à l’action. Jonathan Pacipicchi, entrepreneur du secteur des technologies et président du Forum économique juif, a officiellement fondé un nouveau parti politique baptisé le Parti conservateur. Son objectif est clair : proposer une alternative crédible à un système qu’il juge usé et déconnecté des attentes des citoyens.

Né en Italie il y a 47 ans, Pacipicchi est issu d’une famille juive prestigieuse d’Europe. Marqué dès l’enfance par un attentat terroriste à la Grande Synagogue de Rome, il a grandi avec une conscience politique forte. Après avoir immigré en Israël, il a servi dans l’armée comme porte-parole de Tsahal, avant de poursuivre des études en gestion à l’Université Ben-Gourion, puis d’obtenir un MBA à Northwestern, aux États-Unis. Un parcours entre engagement, leadership et expertise économique.

Dans une interview accordée au site d’information israélien Srougim, Pacipicchi explique que la création de son parti s’inscrit dans un contexte de désillusion profonde, notamment après les événements tragiques du 7 octobre. « Ce que le public dit aujourd’hui, c’est que les 120 députés actuels devraient rentrer chez eux. Il est temps de renouveler le personnel politique », déclare-t-il avec franchise. Il déplore une classe dirigeante figée, qui « n’a pas su faire avancer le pays » malgré les nombreuses crises traversées par l’État hébreu ces dernières décennies.

Le Parti conservateur se distingue par une vision à la fois moderne et enracinée. Ses fondements reposent sur l’innovation, la responsabilité individuelle, la libre entreprise et un attachement fort à l’État d’Israël et à ses citoyens. Ce n’est pas un parti religieux, précise Pacipicchi, bien qu’il assume pleinement sa pratique : il porte la kippa et ses enfants sont scolarisés dans le système public religieux. Sa volonté est de rassembler au-delà des clivages traditionnels. « Je m’adresse à tous les conservateurs, pratiquants ou non. L’idée est de dépasser les vieilles querelles idéologiques pour se retrousser les manches et bâtir », affirme-t-il.

 

Pour lui, l’un des défis majeurs réside dans la capacité à coopérer, sans exclusion ni boycott. À ses yeux, la droite israélienne ne doit pas se penser assiégée par le reste du monde. Il prend pour exemple le secteur de la haute technologie ou l’armée, où les différences sont souvent mises de côté au profit de l’efficacité collective. La politique, selon lui, devrait suivre le même modèle.

Le message de Pacipicchi résonne dans un pays où la désaffection pour les partis traditionnels est croissante. Il dénonce une dissonance entre les valeurs vécues par le peuple israélien — solidarité, engagement, courage et équité — et la réalité observée à la Knesset. « Cette nation a montré le meilleur d’elle-même pendant la dernière guerre. Ce n’est pas elle qui manque de leadership, ce sont ses dirigeants qui sont indignes du public », insiste-t-il.

Le processus d’enregistrement de son parti — une démarche administrative souvent longue et complexe — est désormais achevé. Le Parti conservateur entre donc officiellement dans l’arène politique israélienne, rejoignant la liste des 173 partis enregistrés à ce jour dans le pays.

 

Si la route jusqu’à la Knesset est encore longue, Jonathan Pacipicchi entend bien incarner cette relève qu’il appelle de ses vœux. Un projet politique fondé sur l’action, la compétence, et un appel à la responsabilité — autant de valeurs qui, selon lui, font aujourd’hui cruellement défaut dans les cercles du pouvoir.

Jforum.fr

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