Selon le journal allemand Der Spiegel, un haut responsable iranien du secteur pétrolier a tenté de transférer 1,6 milliard de dollars du Luxembourg vers l’Iran. Iran International, un média d’opposition iranien, a révélé que cet homme est Majid Azami, un dirigeant de raffineries iraniennes placé sous sanctions américaines.
Ynet
Depuis 2008, cette somme est bloquée au Luxembourg, et les États-Unis ont averti :
« Tout transfert vers l’Iran entraînera des sanctions. »
Une tentative iranienne de récupérer des fonds bloqués en Europe
Trois jours après que Der Spiegel a rapporté qu’un haut responsable pétrolier iranien avait tenté de se rendre au Luxembourg pour y transférer des fonds vers l’Iran, le média Iran International a identifié cet homme comme Majid Azami, 42 ans, né à Ispahan.
Azami dirige depuis sept ans plusieurs entreprises semi-gouvernementales, notamment des raffineries à Téhéran et à Ispahan. Il est l’une des figures les plus influentes du commerce de bitume en Iran.
En 2019, il avait même été accusé de corruption en Iran pour la vente de ce produit, se défendant en déclarant :
« Ce n’est pas juste de nous accuser d’avoir exploité nos relations dans la vente de brut. »
Son statut a cependant radicalement changé : les États-Unis l’ont placé sous sanctions il y a un an et demi, l’accusant de financer les Gardiens de la Révolution iranienne.
Pourquoi l’Iran cherche-t-il à récupérer cet argent ?
Depuis 2008, plus de 5 milliards de dollars issus de la vente de pétrole iranien sont détenus par Clearstream, une filiale de la Bourse allemande, basée au Luxembourg.
Les États-Unis ont averti à plusieurs reprises cette société que tout transfert vers l’Iran entraînerait des sanctions américaines.
En 2012, une décision de justice aux États-Unis a ordonné que 1,6 milliard de dollars de ces fonds soient versés en compensation aux familles des victimes de l’attentat de Beyrouth de 1983, où 241 Marines américains ont été tués. L’enquête avait conclu que l’Iran était derrière l’attaque.
Un bras de fer financier entre Washington et Téhéran
En 2013, des rapports indiquaient que les fonds avaient été transférés à un compte aux États-Unis. Toutefois, en avril 2020, l’Iran a affirmé n’avoir reçu que 1,6 milliard de dollars, laissant une somme toujours gelée au Luxembourg.
Face à une crise de liquidités sévère, l’Iran tente aujourd’hui de récupérer le reste de cet argent. Majid Azami aurait prévu de se rendre au Luxembourg pour orchestrer ce transfert, mais jusqu’à présent, il n’a pas réussi à débloquer les fonds.