Un haut général des Gardiens de la Révolution a révélé l’ampleur de l’échec de l’Iran en Syrie, admettant que la chute du régime d’Assad constitue « un coup sévère ». Il a accusé la Russie de trahison : « Les Russes ont éteint leurs systèmes radar », facilitant ainsi les frappes israéliennes sur des cibles iraniennes.
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Le général de brigade Barahoz Asbati, haut commandant des Gardiens de la Révolution en Syrie, a prononcé un discours inhabituel qui a suscité un tollé en Iran. Lors d’une allocution dans une mosquée centrale de Téhéran, qui a été divulguée à la presse, Asbati a ouvertement reconnu la lourde défaite subie par l’Iran en Syrie suite à la chute du régime de Bachar al-Assad.
Asbati a qualifié cette défaite de revers stratégique majeur pour l’Iran. « Je ne considère pas la chute de la Syrie comme une réussite. Nous avons subi une lourde défaite, un coup sévère, et c’est très difficile. »
Ses propos, rapportés par la chaîne 14, contredisent totalement le discours officiel véhiculé par le régime iranien.
Asbati a également révélé des tensions profondes entre l’Iran et le régime de Bachar al-Assad dans les mois précédant sa chute. Selon lui, Assad a systématiquement rejeté les propositions iraniennes d’ouvrir un front contre Israël depuis le territoire syrien, notamment après l’attaque du Hamas le 7 octobre.
Le général a critiqué sévèrement la Russie, affirmant que Moscou avait trompé l’Iran en prétendant que ses avions bombardaient les rebelles, alors qu’en réalité, ils visaient des zones désertiques. Il a ajouté : « Les Russes ont éteint leurs systèmes radar, permettant ainsi à Israël de frapper des cibles iraniennes sans entrave. »
Une reprise des activités iraniennes en Syrie
Malgré ces revers, Asbati a précisé que l’Iran a déjà commencé à relancer ses activités en Syrie. « Nous pouvons activer toutes les réseaux sur lesquels nous avons travaillé pendant des années. Nous pouvons établir des cellules de résistance et opérer dans le domaine social, comme nous l’avons fait ailleurs dans le monde », a-t-il déclaré.
Les analystes estiment que les plans de l’Iran pour maintenir son influence en Syrie feront face à des obstacles majeurs, notamment en raison de l’opposition locale et des activités israéliennes étendues.
Mehdi Rahmati, un analyste de premier plan à Téhéran, a qualifié le discours d’Asbati de signal d’alarme. « Ses propos montrent que même les hauts responsables des Gardiens de la Révolution reconnaissent la situation délicate dans laquelle se trouve l’Iran. »
Asbati tempère les inquiétudes
Malgré la défaite en Syrie, Asbati a tenté de rassurer son auditoire : « L’Iran et ses alliés conservent toujours une position dominante dans la région », tout en admettant que la situation actuelle ne permet pas d’attaques directes contre Israël ou les États-Unis.