« La proactivité est une vertu étonnante, l’initiative est un outil offensif et la ruse est le trait que l’ennemi craint le plus » • Almog Cohen, député à la Knesset, explique dans une tribune motivée qu’il publie pourquoi le Dôme de Fer, qui sauve de nombreuses vies, est un danger pour le pays.
JDN – Benjamin Berger
Aujourd’hui (vendredi), le député Almog Cohen publie une tribune en ligne dans laquelle il affirme que le système Dôme de Fer, qui sauve de nombreuses vies, est une malédiction et un danger.
« Je commencerai mes paroles par des remerciements à l’équipe d’ingénieurs du Dôme de Fer, qui ont réussi à produire l’une des choses les plus merveilleuses au monde, une idée formidable et révolutionnaire tout en construisant une société forte, indépendante, calculée et surtout un système efficace.
Le Dôme de Fer a fait irruption dans nos vies à l’époque où nous, habitants du sud, savions que ça allait tomber, les panneaux fanés sur les tramways « Préparez-vous à l’arrivée du Kassam » nous rappelaient à tous la grave erreur du désengagement. Quel pays cède son territoire au profit d’individus nazis ?!
Les chutes de roquettes étaient monnaie courante et le mot interception était étranger. Puis est arrivé, tel un ange gardien, le dôme qui sait intercepter les fusées (qui étaient initialement fabriquées à partir de poteaux de feux tricolores) en l’air, et nous ? Nous étions excités. Nous avons pris des photos, admiré et surtout impressionné par la vue spectaculaire d’une fusée explosant dans les airs qui, il y a encore une seconde, aurait provoqué des ravages et la panique.
Mais à vrai dire, nous étions endormis, à outrance. Nous n’avions pas réalisé que lorsque la roquette explose dans les airs, nous assistons à un miracle technologique qui sauve des vies mais aussi, nous voyons l’arbitre afficher le temps additionnel. Combien, demandez-vous ? Le temps de ce qui va faire pencher la balance.
Le Dôme de Fer est la plus grande malédiction qui pèse sur l’État d’Israël. Une malédiction qui a permis à tout un pays de reporter la fin, de contenir l’événement, d’encadrer en polygones le post-traumatisme de générations entières. Contenir les tirs de roquettes sur les concentrations de population sous prétexte de portées, et analyser les heures de tirs de roquettes par rapport à la quantité de sang demandée par l’ennemi.
Et l’ennemi ? Il sait très bien que dans ce domaine la seule loi c’est qu’il n’y a pas de lois, il a amélioré, modernisé mais surtout il savait, il savait avec une totale certitude que lorsque dans notre jungle un pays reporte de plusieurs décennies sa décision de se battre, il n’est pas un pays prêt à se battre et à en payer le prix.
Faisons une imagination guidée : il n’y a pas de dôme en fer.
Y avait-il une autre façon de résoudre le problème des fusées que le combat ? Non. Iron Dome, avec toute sa splendeur technologique, est un outil défensif et en défense, vous avez le droit de commettre une erreur une fois. Non, le 7.10, il n’y a pas eu l’erreur mais le résultat, le résultat d’une nation dégénérée qui s’adonne à la drogue du silence sous prétexte de force et de vitalité. Une nation dont le concept de sécurité stratégique est orné du mot défense, une armée de défense pour Israël. Des générations de combattants supplient leurs commandants, combattons, côtoyer l’ennemi fera de nous de meilleurs combattants, mais cela se termine toujours par une réponse faible et clichée : nous choisirons le moment et le lieu. Non, au contraire, le temps et le lieu nous choisissent et nous avons le devoir de faire de la merveille qu’est l’État d’Israël un outil qui ne craint pas les guerres. Je n’ai pas peur de la décision.
La proactivité est une vertu étonnante, l’initiative est un outil offensif et la ruse est le trait que l’ennemi craint le plus.
Iron Dome nous a acheté la paix, sans aucun doute, mais à long terme, ce merveilleux système (le sien seulement, ils savaient l’utiliser à bon escient) nous a tous rendus accros à la protection, au pata-morgana, aux portées, aux alertes, aux polygones mais en aucun cas à atteindre une décision.
Cette fois, on doit décider. »